C’est l’un des motifs de rejet du Linky : le compteur communicant serait soi-disant nocif pour la santé, du fait d’une émission excessive d’ondes. Ces inquiétudes ne sont pourtant pas vérifiées par l’expérimentation. Au contraire : la campagne de mesures conduite par l’Agence nationale des fréquences, dont les conclusions ont été publiées le 9 juillet, a constaté une très faible exposition du public.
Cette analyse, qui porte sur 329 mesures de compteurs Linky réalisées en 2020, a montré que « l’ensemble des mesures réalisées respecte les valeurs limites réglementaires d’exposition du public aux ondes ». Autre observation notable : non seulement le Linky émet à des niveaux particulièrement faibles, mais en plus cette diffusion n’est pas continue. Elle a des interruptions dans la journée.
Ainsi, « pour près des deux tiers des mesures (62 %), écrit l’agence, aucun rayonnement CPL Linky n’a été détecté malgré un temps de mesure moyen d’une heure ». Pourquoi ces interruptions ? Parce qu’ils tiennent compte de « l’intervalle d’interrogation des compteurs qui varie notamment selon le nombre de compteurs raccordés sur la même boucle de distribution pour la desserte d’un quartier. »
Il existe deux types de communication pour le Linky. Lors de la collecte quotidienne, le compteur est interrogé par le concentrateur du quartier pour les relevés de la veille. Le concentrateur contacte également les compteurs de sa zone régulièrement, pour surveiller l’état général du réseau basse tension. De grandes périodes d’inactivité peuvent ainsi avoir lieu, par exemple de 50 minutes entre deux contacts.
Des mesures 20 à 60 fois inférieures aux limites
Quant aux mesures à proprement parler, qui se sont déroulées en différents lieux du territoire métropolitain, l’agence constate que les valeurs enregistrées in situ sont à des niveaux de 20 à 60 fois inférieurs aux limites réglementaires. Ces seuils sont de 87 volts par mètre (V/m), une unité qui sert à évaluer la force d’un champ électrique, et de 6,25 microteslas (µT), qui elle mesure l’intensité de champ magnétique.
Ainsi, au cours d’une mesure moyenne sur six minutes, les pics constatés ont atteint 1,3 V/m et 0,02 µT. Quant aux mesures effectuées lors des envois de « trames CPL » (courant porteur en ligne), c’est-à-dire lors des envois des données recueillies par le Linky, qui sont d’une durée très brève, de l’ordre de 0,1 à 0,2 seconde, écrit l’ANFR, elles vont jusqu’à 4,4 V/m et 0,25 µT. Il s’agit des plus hautes mesures observées.
À ces éléments s’ajoute une troisième considération : plus on s’éloigne du compteur Linky, plus l’exposition chute. Au-delà de quelques de dizaines de centimètres, il n’y a quasiment plus de rayonnement notable. C’est un paramètre dont il faut tenir compte, car le Linky est installé dans des endroits du domicile qui ne sont pas les lieux de vie courante : là où il y a peu de passage et où l’on ne reste généralement pas longtemps (entrée, garage, etc.).
« 82 % des mesures ont été réalisées à une distance de 20 cm du compteur Linky. Celles réalisées à des distances supérieures montrent des niveaux d’exposition en général plus faibles, la distance étant un paramètre majeur de diminution de l’exposition : dès qu’on s’éloigne de quelques dizaines de centimètres de la source de rayonnement, le niveau d’exposition baisse fortement », écrit l’agence.
Les résultats de cette campagne de mesures ne surprendront pas celles et ceux qui suivent l’actualité du Linky. D’autres initiatives menées les années précédentes par l’ANFR avaient mis en avant le très faible niveau d’exposition du public aux ondes du compteur Linky, et ce depuis des années. De son côté, une autre agence, l’Anses, notait en 2016 « une faible probabilité que l’exposition [à Linky] engendre des effets sanitaires à court ou long terme. »
Il n’en demeure pas moins que le suivi effectué annuellement par l’ANFR reste utile dans le débat sur les risques sanitaires causés par le Linky, car son déploiement sur le territoire se poursuit et qu’une réticence demeure dans la population.
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