La Haute Autorité de santé estime qu’il ne faut pas pour le moment administrer une dose de rappel de vaccin contre la maladie covid-19, aux personnes ayant effectué le schéma vaccinal complet. À l’exception « des plus vulnérables et des plus âgés ».

« Pas de dose de rappel pour le moment en dehors des plus vulnérables et des plus âgés. » La Haute Autorité de santé (HAS) a indiqué ce vendredi 16 juillet 2021 qu’il n’y avait pour l’instant pas lieu de proposer une dose de rappel en population générale. « Il faut suivre l’efficacité des vaccins dans le temps y compris sur les éventuels nouveaux variants qui pourraient apparaître », énonce l’autorité publique indépendante dans son communiqué.

Cet avis a été rendu afin d’anticiper les prochaines étapes de la campagne vaccinale en France. La HAS avait été saisie par la direction générale de la santé afin de se prononcer sur la nécessité, ou non, d’administrer une dose de rappel de vaccin contre le covid-19, aux personnes ayant effectué le schéma vaccinal complet. Pour rappel, le schéma vaccinal peut être complété de plusieurs manières, à l’heure actuelle :

  • Deux doses des vaccins à deux dose (AstraZeneca, Pfizer, Moderna),
  • Une dose unique du vaccin Janssen,
  • Une dose unique pour les personnes ayant déjà contracté la maladie covid-19.

Lors de sa plus récente allocution, Emmanuel Macron a annoncé que les personnes qui ont été vaccinées depuis un certain temps (janvier et février 2021, précise la HAS) pourront, dès début septembre, prendre un rendez-vous afin de recevoir une troisième dose d’un vaccin, afin de bénéficier d’un nouveau « boost » d’anticorps. Ces personnes représentent, souligne la HAS, « la population la plus vulnérable et la plus âgée ». L’avis publié par l’autorité devait quant à lui porter sur « la pertinence clinique d’une injection de rappel en population générale ».

La HAS souligne qu’une injection de rappel procurerait aussi très probablement chez ces personnes un « effet boost ». On peut s’attendre à ce que ce soit le cas avec le même vaccin déjà utilisé, mais aussi dans le cas d’ « un vaccin faisant appel à une autre plateforme, voire un vaccin adapté aux variants préoccupants ». Cependant, complète la Haute Autorité de santé, il faut attendre des éléments plus précis, car « les données disponibles à ce jour ne permettent pas d’évaluer précisément l’impact ni la nécessité d’un tel rappel sur la prévention des échecs vaccinaux ».

La priorité : favoriser la première dose

Pour l’instant, affirme l’autorité, « il n’y a pas d’argument pour recommander l’administration d’une dose de rappel au-delà des personnes déjà ciblées par les décisions gouvernementales, et ce, quels que soient les vaccins initiaux ». La HAS préfère rappeler que la priorité actuelle est de favoriser la première administration d’un vaccin contre le covid-19 (on parle aussi de primovaccination) parmi la population. Pour l’organisme, il serait possible d’établir la nécessité d’un rappel dans deux cas :

  • « Si une diminution de la protection contre la Covid-19 dans le temps était mise en évidence sur la base d’échecs vaccinaux constatés en vie réelle (et pas seulement sur la base d’une baisse du taux d’anticorps) »,
  • ou « si un nouveau variant « résistant » aux vaccins actuellement disponibles émergeait sur le territoire ».

Afin de déterminer si un rappel de vaccin contre le SARS-CoV-2 est nécessaire, la HAS estime qu’il faudra surveiller l’évolution des échecs vaccinaux (peu après la deuxième dose), ainsi que des infections chez les personnes vaccinées (plus longtemps après la deuxième dose). En outre, la HAS préconise de mettre en place des études pour évaluer, chez les personnes primovaccinées, la capacité à provoquer une réaction immunitaire et la tolérance d’une dose de rappel.

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