Les comparaisons peuvent parfois être un peu cruelles. À la date du 30 juillet, SpaceX aura accompli pas moins de vingt lancements avec une fusée Falcon 9 depuis le début de l’année. Elle aura même connu deux mois particulièrement intenses, en mai et en juin, avec quatre tirs organisés à chaque fois, en l’espace de trente jours. Du jamais vu pour SpaceX et dans l’histoire des vols commerciaux.
Et Arianespace, alors ? Elle va conduire le 30 juillet sa toute première mission de l’année avec un décollage d’une fusée Ariane 5 depuis le centre spatial guyanais. La comparaison est dure, et peut-être injuste, car sans doute faudrait-il aussi comptabiliser les activités du lanceur léger Vega, qui complète les missions d’Ariane 5. Mais là encore, on ne compte qu’un seul vol en 2021, en avril.
Ce tout premier lancement de l’année, qui survient alors qu’elle est déjà très largement entamée, s’explique par quelques facteurs, comme les récents déboires de la fusée Vega (un lanceur a été perdu en novembre 2020), l’interminable crise sanitaire du coronavirus (et la Guyane est un territoire notablement touché par la pandémie) et le retard pris par le programme Ariane 6.
Deux satellites de communications à placer en orbite
Cette première mission menée le 30 juillet est en fait double : Arianespace doit mettre en orbite deux satellites (Star One D2 et Eutelsat Quantum) pour le compte de deux clients, Maxar (SSL) et Eutelsat. Le décollage surviendra entre 18h et 19h30, heure locale (Kourou). Dans l’Hexagone, il sera alors entre 23h et 00h30, dans la nuit de vendredi à samedi. Une retransmission est prévue.
Ces deux satellites sont destinés aux télécommunications. Le premier, Star One D2, doit étendre la couverture des régions en Amérique centrale et du sud, afin « de fournir un accès Internet aux populations mal desservies », tandis que le second, Eutelsat Quantum, est annoncé comme le « premier satellite universel du monde à pouvoir s’adapter à tout moment aux exigences du client ».
Ainsi, il « est doté d’une antenne réceptrice orientable électroniquement et fonctionne […] avec huit faisceaux indépendants reconfigurables. Cette configuration permet à un opérateur de reconfigurer en orbite les faisceaux de radiofréquences au-dessus de la zone de couverture, gage d’une souplesse sans précédent en matière de données, de services gouvernementaux et de services de mobilité », détaille Arianespace.
S’il s’agit du tout premier vol mené en 2021 par une Ariane 5, la fusée a déjà volé 110 fois au cours de sa carrière, démarrée en 1996 et qui se poursuit aujourd’hui. Le lanceur a connu cinq échecs, dont le dernier remonte au début de 2018. Son successeur est déjà connu : Ariane 6 doit décoller à partir de 2022. La petite fusée Vega doit aussi évoluer, d’abord avec Vega-C puis Vega-E.
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