De quoi avait l’air le Soleil quand il était encore tout jeune ? Si l’on sait déterminer par quelles étapes l’astre passera avant de mourir, son passé n’est pas forcément parfaitement connu. Grâce à une étoile voisine, les scientifiques disposent en quelque sorte d’un analogue du Soleil, lorsqu’il était encore jeune. La manière dont cette étoile peut servir de comparaison a été explorée dans The Astrophysical Journal ce 3 août 2021 (le texte entier est accessible en prépublication). L’étude a été relayée par la Nasa.
Mieux comprendre la jeunesse du Soleil est important pour savoir comment il a pu contribuer à façonner l’atmosphère de la Terre et, donc, l’émergence de la vie sur notre planète. Actuellement, le Soleil est âgé de 4,65 milliards d’années : il est au milieu de sa vie. Comment savoir ce qui s’est passé avant ? En examinant les caractéristiques d’une jeune étoile semblable à la nôtre. C’est en tout cas ainsi que les scientifiques ont utilisé l’étoile Kappa 1 Ceti, telle une « machine à voyager dans le passé » de notre propre étoile.
Un modèle établi à partir de données sur le Soleil
Cette étoile se trouve à environ 30 années-lumière de nous. Son âge est estimé entre 600 et 750 millions d’années, soit l’âge que devait avoir le Soleil au moment où la vie est apparue sur la Terre. En outre, la masse et la température de Kappa 1 Ceti correspondent à celles du Soleil. Mais il restait des caractéristiques importantes à estimer : pour cela, les scientifiques ont travaillé sur un modèle existant, qui est utilisé pour étudier le Soleil. Le modèle a été établi à partir de données provenant de missions spatiales comme celles du télescope spatial Hubble, de TESS (le « Satellite de recensement des exoplanètes en transit ») ou l’observatoire XMM-Newton.
On sait que notre étoile émet ce qu’on appelle le vent stellaire (ou solaire dans le cas du Soleil), un plasma qui s’écoule continuellement. Les étoiles jeunes ont tendance à émettre des vents stellaires plus chauds et plus puissants que les étoiles plus âgées, ce qui peut avoir des conséquences sur les planètes qui les entourent. Si nous avons des moyens d’observer le vent solaire, il est plus complexe de faire de même avec le vent stellaire d’autres étoiles plus éloignées. D’où l’intérêt d’utiliser un modèle qui fonctionne pour notre Soleil, et de l’appliquer à Kappa 1 Ceti, pour en déduire les propriétés de son vent stellaire… et donc les potentielles propriétés que le vent solaire devait avoir dans la jeunesse du Soleil.
Ainsi, il devient en quelque sorte possible d’observer le passé du Soleil, à travers d’autres étoiles plus jeunes. Les scientifiques espèrent appliquer leur modèle à d’autres étoiles que Kappa 1 Ceti, afin de petit à petit retracer l’évolution qu’à pu connaître notre Soleil au fil du temps.
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