Rendez-vous ce soir sur le site de la NASA pour suivre en direct un décollage vers la Station spatiale internationale. A bord d’une fusée Antarès, le cargo spatial Cygnus, 16ème du nom, va s’élancer pour ravitailler les astronautes. Le départ aura lieu au Mid-Atlantic Regional Spaceport en Virginie, à partir de 23h56 heure française.
Le cargo atteindra sa destination jeudi, où Megan McArtur et Thomas Pesquet le réceptionneront à l’aide du bras robotique de l’ISS. Il transporte un peu plus de 3700 kilos de denrées mais aussi et surtout de contenus pour des expériences scientifiques. Petit tour d’horizon de ce sur quoi les astronautes vont travailler dans les semaines qui viennent.
Blobi wan Kenobi à bord
C’est une des expériences les plus étonnantes de cette session : le blob. Conçue par l’ESA en partenariat avec des écoliers français, la mission consiste à envoyer un blob dans l’espace et de voir comment il réagit à l’absence de gravité. Surnommé Blobi Wan Kenobi (oui), l’organisme unicellulaire est entouré de mystères. Sans cerveau ni membres, cet être inclassable qui ressemble à une sorte de bouillie jaune, ni animal ni végétal, montre une capacité d’adaptation assez exceptionnelle en laboratoire. A force de se nourrir de flocons d’avoine, il est capable de grandir encore et encore, jusqu’à atteindre plusieurs milliers de mètres de long. Il peut également se déplacer lentement.
Popularisé par la chercheuse Audrey Dussutour, le blob est aujourd’hui devenu une star qui fascine à la fois les scientifiques et le grand public. Alors comment cette « chose » va-t-elle se comporter en apesanteur ? Thomas Pesquet sera chargé de s’en occuper et de le regarder grandir et évoluer. Le nouveau compagnon de jeu des astronautes sera placé dans une « blob box», en réalité quatre échantillons compartimentés dans un contenant développé à Toulouse par une entreprise spécialisée. Le tout est étroitement surveillé pour être sûr que les blobs se réveillent correctement une fois arrivés à destination. C’est fin septembre que Thomas Pesquet commencera la phase de réveil.
Dans le même temps, des écoliers français auront eux aussi, un kit similaire. 5 000 en tout, donc 20 000 blobs qui vont être observés quotidiennement pour bien voir la différence entre le développement de ces organismes sur Terre et dans l’espace. L’appel à projet avait subi un tel succès que les organisateurs de la mission ont dû revoir à la hausse le nombre de classes d’écoles, de collèges et de lycées partenaires. Certaines théories émettent l’hypothèse que sans la gravité, les blobs prennent une forme différente, en piliers par exemple, voire se trouvent perturbés dans leurs déplacements, mais rien n’est sûr encore !
Les différents échantillons seront filmés sous toutes les coutures, on doit donc s’attendre à voir des images dignes d’un film de science-fiction à bord de la station spatiale.
RRP, KREPE et les autres…
Le cargo Cygnus n’emportera pas qu’un blob dans sa soute.D’autres expériences font partie de la livraison. Parmi elles, le Redwire Regolith Print, qui doit permettre l’impression 3D à base de roches lunaires ou martiennes. Une technologie qui, si elle fonctionne, réduira énormément la quantité de matériel nécessaire pour de futures missions habitées.
Cardinal Muscle est un outil d’analyse des tissus musculaires. Son but : prévenir la sarcopénie, la perte musculaire qui se produit chez les personnes âgées peu actives physiquement. L’observation de ces tissus en microgravité doit permettre de trouver quels médicaments sont les mieux indiqués, sachant que les traitements doivent durer plusieurs décennies et sont donc difficiles à déterminer.
Un des défis majeurs de la recherche spatiale consiste enfin à faire rentrer du matériel sans dommage dans l’atmosphère. C’est ce que va étudier l’expérience KREPE. Elle est basée sur des boîtes thermiques qui redescendront sur Terre en même temps que le cargo. Les boites sont équipées de différents capteurs internes. L’objectif est de savoir quel est le design le plus adapté pour que le contenu reste au frais.
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