Quarante-cinq ans après la mission Luna 24, Moscou s’apprête à lancer la mission Luna 25. Prévue au départ pour 2021, elle est toutefois annoncée maintenant pour 2022.

La Russie devra patienter quelques mois supplémentaires avant de pouvoir donner le coup d’envoi de la mission Luna 25. Envisagé il y a encore quelque temps pour octobre 2021, le départ a été repoussé au mois de mai 2022. C’est ce qu’a signifié Roscosmos, l’agence spatiale russe, dans un message publié sur Twitter le 24 août 2021.

La bonne nouvelle, toutefois, c’est que l’engin est prêt. « La station est déjà complète avec tous les équipements embarqués et scientifiques », a écrit Roscosmos. Le lancement de la mission Luna 25 sera assuré par une fusée Soyuz-2, depuis le cosmodrome Vostotchny, qui se trouve au sud-est du pays, près de la frontière avec la Chine. Ce cosmodrome est de construction récente : il date de 2016.

Le retour de la Russie sur la Lune

La mission Luna 25 constitue un évènement pour le programme spatial russe, puisqu’il signe le retour sur la Lune de la Russie depuis l’époque soviétique. En effet, la dernière mission du programme Luna remonte à 1976, il y a quarante-cinq ans. Luna 24 était une mission de retour d’échantillons. Toutes les missions Luna étaient des missions inhabitées. Ce sera aussi le cas pour Luna 25.

Le programme Luna a été marqué par de très nombreux échecs : on compte pas moins de 29 ratés (crash sur la surface lunaire, défaillance, mauvaise orbite, tir raté, etc.) sur les 44 tentatives. Certains programmes étaient dupliqués, comme Luna 3, Luna 3A, Luna 3B, ce qui explique pourquoi il y a plus d’essais que la numérotation officielle — d’autant que l’URSS ne comptait pas évoquer ses échecs.

Roscosmos CNSA

La Russie et la Chine travaillent ensemble en prévision d’établir une base sur la Lune, à long terme. // Source : Roscosmos

Luna 25 constitue de fait la première mission lunaire de l’ère russe, trente ans après la chute de l’Union soviétique. La tâche confiée à Roscosmos et ses partenaires est de concevoir un atterrisseur pour étudier la surface lunaire, avec des prélèvements à faire in situ, mais sans retour sur Terre. Plusieurs instruments scientifiques accompagnent Luna 25, qui servira aussi à tester une méthode d’atterrissage.

Cette mission constitue en quelque sorte le trait d’union entre l’ancien programme et celui qui est en train de se mettre en place en coopération avec la Chine. Les deux pays se sont en effet rapprochés pour travailler sur l’envoi de taïkonautes et de cosmonautes sur le satellite naturel, vraisemblablement au milieu des années 2030. Trois grandes étapes sont prévues, qui incluent l’envoi de plusieurs missions Luna.

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