L’espace est difficile, dit-on, et ce n’est certainement pas la startup Astra qui dira le contraire. Le 28 août devait être un grand jour pour l’entreprise américaine, puisqu’il s’agissait de sa première mission commerciale, reportée d’une journée à cause d’un problème technique. Finalement, elle s’est achevée sur une très étrange séquence, avec un lanceur n’ayant pas du tout le comportement attendu.
Un déplacement latéral avant l’ascension
Comme on peut le voir dans un extrait partagé le 29 août sur Twitter par Chris Kemp, le patron d’Astra, la fusée, au lieu de partir verticalement, a eu un déplacement latéral une fois séparée de son support. L’engin, après ce drôle de sur-place, causé par une coupure moteur au moment du décollage a fini par s’élever, mais sans toutefois parvenir à boucler la mission pour le compte de l’US Space Force.
« En examinant les données de vol et la vidéo, deux choses sont très claires : 1) un moteur s’est arrêté juste après le lancement ; 2) tout ce qui s’est passé ensuite m’a rendu incroyablement fier de notre équipe. L’espace est peut-être difficile, mais comme cette fusée, nous n’abandonnons pas. Vers les étoiles ! », a commenté Chris Kemp dans son message.
Cette espèce de glissade sur le côté a ensuite été suivie par un pépin lors de l’ascension de l’engin. Après 2 minutes et 28 secondes de vol, il a fallu mettre fin à la mission, pour des raisons de sécurité, car un morceau de l’appareil a semblé se détacher. Avant d’être stoppé en plein élan, la fusée avait atteint une altitude d’environ 50 km. Insuffisant pour délivrer sa charge utile, qui devait rejoindre l’orbite terrestre basse.
Les déboires d’Astra avec ce tir ont évidemment entraîné quelques facéties du côté des internautes, comme le montre le montage ci-dessus. En jouant avec le nom que l’on donne aux axes des abscisses et des ordonnées, la vidéo de SpaceX montre un déplacement vertical (l’axe des ordonnées est écrit y, en principe), tandis qu’Astra a été renommé pour l’occasion en SpaceY (l’axe des abscisses se note x).
Jusqu’à présent, Astra a plutôt joué de malchance. Ses différents essais, qui se déroulent depuis une base de lancement sur l’île de Kodiak, en Alaska (États-Unis), se sont tous achevés d’une façon ou d’une autre par un raté. Les deux tentatives expérimentales en 2018 n’ont pas abouti, pas plus que les deux essais en 2020. Un troisième tir prévu l’an passé n’a pas pu être conduit non plus.
L’échec enregistré par Astra ne met pas un terme à ses efforts. L’histoire des lanceurs spatiaux est émaillée de loupés, y compris chez les ténors du genre sont SpaceX ou bien Arianespace. L’entreprise, qui dit qu’elle veut être le FedEx de l’espace, alors qu’elle n’a que trois ans d’existence, a en projet de procéder à un nouveau tir cet automne, toujours pour le compte de l’US Space Force.
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