La Chine entend-elle marcher exactement dans les pas des États-Unis au sujet de Mars ? En présentant, le 1er septembre, quelques projets en cours dans son laboratoire, le Centre national des sciences spatiales (NSSC), qui dépend de l’Académie chinoise des sciences, a dévoilé une photo très intrigante. Elle montre un concept d’aéronef semblable à Ingenuity, conçu par la Nasa. La ressemblance est notable.
Pour qui n’est pas familier avec les activités de l’agence spatiale américaine, il faut savoir qu’est menée depuis avril 2021 une campagne d’essais sur Mars impliquant un drone, baptisé Ingenuity. Cet hélicoptère s’avère être le premier engin aérien fabriqué par l’humanité à être capable de décoller, voler et atterrir sur une autre planète que la Terre. Il a déjà effectué 12 essais, avec à chaque fois des paramètres variés.
Qu’un prototype pour l’instant
Repérée par Space News, la présentation qu’a faite le NSSC au sujet de son propre drone est succincte. Il est question du développement d’un prototype de drone itinérant pour Mars, dans le cadre d’une éventuelle mission d’exploration à venir de la planète rouge par la Chine. Il est aussi évoqué le survol de la surface et des pistes pour tenir compte de l’environnement autour de l’engin — comme, on l’imagine, le relief.
Le visuel proposé par le NSSC montre un projet qui s’appuie sur les mêmes idées que la Nasa avec Ingenuity : la voilure tournante est double, avec deux rotors à deux pales, quatre pieds sont prévus pour assurer un maximum de stabilité à l’engin quand il est au sol et, enfin, les principaux éléments sont regroupés sous les rotors contrarotatifs (c’est-à-dire que les hélices ne tournent pas dans le même sens).
Rien ne dit que ce drone hélicoptère martien sera destiné à voler ailleurs que sur la Terre : celui-ci n’est d’ailleurs qu’un prototype, bien qu’il semble déjà relativement abouti. Cela dit, dans le cadre des missions chinoises en direction de Mars, Beijing semble aussi percevoir tout l’intérêt des engins volants pour se déplacer sur la planète rouge, au lieu de passer (que) par des astromobiles roulants.
Non seulement ces appareils permettent de prendre de la hauteur et de voir ce qu’il y a dans les parages, ce qui peut servir à déterminer, par exemple, quel est le meilleur chemin à emprunter pour un rover (le drone sert alors d’éclaireur), mais en place ils n’ont pas à s’en faire de l’état du terrain : ils sont en mesure de franchir des obstacles, là où un engin au sol doit prendre garde à ne pas se coincer.
Voilà pour la théorie. Mais en pratique, il y a un problème : l’atmosphère martienne est d’une très faible densité. Il faut donc s’arranger pour concevoir un engin aussi léger que possible, car la portance est réduite. À cela s’ajoute une autre difficulté : la distance entre la Terre et mars. Il faut patienter de longues minutes pour qu’un signal radio circule entre les deux mondes. Il ne faut donc pas se rater.
Un hélicoptère pour une future mission de la Chine sur Mars ?
Actuellement, la Chine est présente sur Mars à travers la mission Tianwen-1, qui inclut un atterrisseur et un astromobile, Zhurong — celui-ci a fini sa mission primaire fin août. Elle a aussi positionné une sonde en orbite. Cette mission, qui est entrée dans sa phase active en début d’année, a permis à l’Empire du Milieu d’enchaîner les premières : jamais il ne s’était lancé à l’assaut de ce monde.
Il est probable qu’une mission ultérieure de la Chine vers Mars finisse par intégrer un vrai drone. Le pays deviendrait alors le deuxième au monde à faire voler un engin sur un autre monde — sauf si une autre nation parvient à y arriver avant. Pour l’heure, la Chine n’a pas annoncé un autre vol vers Mars pour les dix ans à venir. Mais pour 2030 et au-delà, il pourrait y en avoir une destinée à rapporter des échantillons sur Terre.
C’est peut-être au cours de cette expédition que ce drone pourrait être inclus, si le projet va à son terme. Dans ce cas, il ne faut pas s’attendre à voir cet hélicoptère virevolter sur la planète rouge avant dix ou quinze ans, sauf accélération soudaine du calendrier. D’ici là, la Nasa aura elle-même beaucoup avancé sur ses projets de conquête martienne. On évoque d’ailleurs la décennie 2030 pour l’arrivée de l’humanité sur Mars.
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