La Nasa lance un autre programme autour des atterrisseurs lunaires. C’est une opportunité pour Blue Origin, qui ne cache pas son agacement d’avoir été écarté d’une compétition sur ce thème face à SpaceX.

Depuis que la Nasa a choisi SpaceX pour développer un atterrisseur lunaire capable de déposer des astronautes à la surface puis de les ramener dans la station une fois la mission accomplie, Blue Origin fait des pieds et des mains pour tenter de revenir dans la course. La société fondée par Jeff Bezos est très mécontente que l’agence spatiale américaine n’ait retenu que SpaceX.

La controverse tient au fait que la Nasa a suggéré qu’une deuxième proposition pouvait être retenue. Cette place supplémentaire n’était toutefois pas garantie, faute d’un budget assez large de la Nasa pour ce chantier spécifique. Blue Origin, dont la proposition a été jugée crédible sur le plan technique, a une lecture différente et considère que l’appel d’offres devait retenir deux lauréats, et pas deux au maximum.

La polémique a été telle qu’elle a même conduit à l’interruption du programme, après les réclamations déposées par Blue Origin, mais aussi par Dynetics, qui était aussi en lice. Ni l’une ni l’autre n’ont été retenues. Pour autant, si le devenir du programme Human Landing System (HLS) reste à écrire, compte tenu des plaintes des deux candidats éconduits, tout n’est pas forcément perdu pour les deux perdants.

La Nasa réclame des concepts d’atterrisseurs lunaires

Outre les revendications de Blue Origin et Dynetics qui pourraient rebattre les cartes, il s’avère que la Nasa poursuit un autre projet, appelé NextSTEP-2 (Next Space Technologies for Exploration Partnerships), qui consiste notamment à plancher sur des « concepts de systèmes d’atterrissage durables » pour les astronautes au cours des quinze prochains mois. Et il s’avère que ces deux sociétés ont été retenues.

Dans un communiqué paru le 14 septembre 2021, l’agence spatiale annonce en effet avoir choisi cinq entreprises (Blue Origin, Dynetics, Lockheed Martin, Northrop Grumman et SpaceX) pour se partager une enveloppe de 146 millions de dollars. SpaceX est le lauréat le moins bien loti, avec à peine 9,4 millions de dollars, là où les autres ont reçu entre 25 et 41 millions de dollars.

« Les entreprises sélectionnées développeront des concepts d’atterrisseur, en évaluant leurs performances, conception, normes de construction, exigences d’assurance de mission, interfaces, sécurité, aménagements pour la santé de l’équipage et capacités médicales », développe la Nasa. Elle s’attend aussi à ce qu’elles effectuent des essais sur les composants et améliorent les solutions existantes.

Vue d'artiste de la mission Artémis sur la Lune. // Source : Wikimedia/CC/Nasa

Vue d'artiste de la mission Artémis sur la Lune.

Source : Wikimedia/CC/Nasa

L’agence spatiale américaine ajoute que « le travail de ces entreprises contribuera finalement à façonner la stratégie et les exigences d’un futur appel d’offres de la Nasa  visant à assurer le transport régulier d’astronautes de l’orbite lunaire à la surface de la Lune ». En creux, il existe encore des opportunités sur le créneau des atterrisseurs lunaires.

Il faut noter que Blue Origin a déjà présenté en 2019 un concept de module lunaire qui est capable d’acheminer du fret à la surface. À l’époque, la compatibilité avec le transport d’un équipage n’avait pas été évoquée, mais la construction d’une déclinaison adaptée pour des astronautes est envisageable, surtout avec l’appui financier de la Nasa, qui compte sur le secteur privé pour externaliser certaines tâches.

Le programme HLS ainsi que l’annonce du projet NextSTEP-2 s’inscrivent dans un plan plus large : la mission Artémis. Il s’agit de la suite du programme Apollo, qui a eu lieu dans les années 60 et 70, avec pour perspective le retour d’astronautes sur la Lune vers 2024. Pour cela, de nombreux chantiers sont en cours, dont la fabrication d’une fusée (SLS) et d’une capsule (Orion) de nouvelle génération.

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