Son existence est soupçonnée, mais n’a jamais été démontrée. Une neuvième planète pourrait se trouver dans le système solaire, au-delà de l’orbite de Neptune. Que sait-on de cet astre hypothétique que les astronomes continuent de chercher ?

Reste-t-il une neuvième planète à découvrir au fond du système solaire ? La question est ouverte. Depuis que l’existence possible d’une Planète Neuf a été évoquée, ce scénario est régulièrement appuyé ou remis en question au sein de la communauté scientifique. D’où vient cette hypothèse ? À quoi pourrait ressembler la Planète Neuf, si elle existait bien ?

Voici tout ce qu’il faut savoir sur l’hypothétique neuvième planète du système solaire.

D’où vient l’hypothèse d’une Planète Neuf ?

De premiers éléments évoquant la piste d’une neuvième planète hypothétique dans le système solaire ont été présentés en 2014. Deux astronomes évoquent alors une perturbation dans l’orbite d’objets se situant dans la ceinture de Kuiper — un réservoir de corps glacés aux confins du système solaire. D’autres scientifiques de Caltech ont à leur tour publié leurs travaux, présentant des indices mathématiques (et non des observations directes) de la présence de cet astre dans le système solaire. Les orbites de petits objets glacés de la ceinture tendent à se regrouper. Les scientifiques ont soupçonné que ce pourrait être la présence de la Planète Neuf qui expliquerait ce phénomène.

Les diverses publications sur le sujet n’ont pour l’instant pas suffi à démontrer qu’il y aurait bien une autre planète dans le système solaire. La Planète Neuf reste un objet hypothétique, qui n’a jamais pu être observé de façon directe. Ce scénario est seulement une possibilité qui pourrait expliquer les orbites de certains objets de la ceinture de Kuiper. La Planète Neuf n’a pas été découverte et la possibilité même de son existence fait débat parmi les scientifiques.

Quel est le nom de cette neuvième planète ?

Les astronomes de Caltech ont surnommé l’objet qu’ils prédisaient dans leurs calculs la Planète Neuf (« planet Nine »). Ce n’est qu’un nom temporaire, car nommer des objets célestes comme des planètes requiert de suivre une procédure précise, établie par l’Union astronomique internationale. Les planètes sont traditionnellement nommées en référence aux divinités de la mythologique romaine.

La Planète Neuf est parfois surnommée « Phattie », mais l’origine de ce surnom est relativement floue.

Quelle serait la taille de la Planète Neuf ?

D’après les indices mathématiques rapportés par les scientifiques de Caltech, la Planète Neuf pourrait être de la taille de Neptune.

Quelle serait la masse de la Planète Neuf ?

Quant à sa masse, elle pourrait être environ 10 fois supérieure à celle de la Terre.

À quel endroit serait-elle en orbite autour du Soleil ?

La Planète Neuf se situerait sur une orbite très allongée, qui se trouverait au-delà de l’orbite de Pluton. L’astre hypothétique tournerait autour du Soleil, 20 fois plus éloigné de lui que ne l’est Neptune. Il lui faudrait dès lors entre 10 000 et 20 000 années (terrestres) pour effectuer un unique tour autour du Soleil. Mais il n’est pas impossible que la Planète Neuf soit située plus proche du Soleil.

La Planète Neuf jouant à cache-cache dans le système solaire. // Source : Nino Barbey pour Numerama

La Planète Neuf jouant à cache-cache dans le système solaire.

Source : Nino Barbey pour Numerama

La Planète Neuf serait-elle rocheuse ou gazeuse ?

Étant donné la taille et la masse estimées de la Planète Neuf, il apparaît peu probable qu’il s’agisse d’une planète rocheuse (comme la Terre), si elle existe. Il pourrait plutôt s’agir d’une géante gazeuse (composée principalement d’hydrogène et d’hélium, comme l’est Jupiter).

Pourrait-elle être un trou noir ?

Parmi les diverses hypothèses sur les caractéristiques de Phattie, l’une d’elles envisage qu’il ne s’agirait pas d’une planète, mais plutôt un mini trou noir. Ce serait plus exactement un trou noir primordial, c’est-à-dire qui se serait formé au cours des époques anciennes de l’histoire de l’Univers, qui aurait été capturé par le système solaire.

Puisqu’un trou noir est, par définition, invisible, cela expliquerait pourquoi la Planète Neuf n’aurait pas été trouvée. Le trou noir en question, à supposer qu’il existe, ferait à peine 9 centimètres de diamètre. L’hypothèse est considérée par des scientifiques, qui se sont déjà demandé comment on pourrait espérer trouver ce possible trou noir.

Avec quels observatoires pourrait-on espérer la détecter ?

Tenter de débusquer la Planète Neuf, qui doit être un objet très éloigné du Soleil et donc peu lumineux, nécessite de mobiliser des télescopes très performants. Certains observatoires seraient peut-être en mesure d’y parvenir, comme le télescope Subaru ou les observatoires du Mauna Kea, deux installations situées à Hawaï. Le futur télescope spatial James-Webb aurait aussi la capacité de fournir des images de Phattie. Les méthodes de détection pour tenter de mettre la main sur la Planète Neuf sont en tout cas ambitieuses, à l’instar du Shift-stacking.

Pourquoi l’hypothèse est-elle régulièrement mise en doute ?

Régulièrement, l’hypothèse de la Planète Neuf est remise en question. Des scientifiques indiquent ainsi qu’il ne serait pour eux pas nécessaire d’invoquer Phattie pour expliquer les données des objets situés au-delà de l’orbite de Neptune. D’autres ont relevé qu’il pourrait y avoir un artéfact, venant de la façon dont les objets sont observés dans cette zone.

Cependant, il n’est pas possible de complètement écarter l’hypothèse d’une Planète Neuf. Pour cela, il faudrait pouvoir la chercher absolument partout dans le ciel et ne pas la trouver. Or, on parle d’une zone particulièrement éloignée du Soleil, dans laquelle il est difficile d’étudier précisément les orbites et caractéristiques des objets célestes.

Le mystère persiste. D’ailleurs, vous pouvez apporter votre contribution aux recherches de la Planète Neuf, en prenant part à ce projet scientifique collaboratif.

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