Des astronomes demandaient à la Nasa de reconsidérer le nom du télescope James Webb. Cet ancien administrateur de l’agence spatiale américaine est soupçonné d’avoir favorisé une politique d’exclusion des personnes LGBTQI+. L’agence n’a pas l’intention de changer le nom de l’observatoire.

L’Agence spatiale américaine n’a pas l’intention de renommer son télescope spatial James-Webb (James Webb Space Telescope, ou JWST). « Nous n’avons trouvé aucune preuve qui justifie pour le moment de changer le nom du télescope spatial James Webb », a déclaré auprès de la radio publique NPR Bill Nelson, administrateur de la Nasa. Ses propos ont été rapportés par le média le 30 septembre 2021.

Le futur observatoire spatial doit s’envoler le 18 décembre 2021. Le vaisseau avait été initialement baptisé « Next Generation Space Telescope » (NGST, pour « Télescope spatial de nouvelle génération ») au début du projet. Le 10 septembre 2002, il a reçu son nom officiel de télescope spatial James-Webb, en référence à James Webb (1906-1992), le deuxième administrateur de la Nasa, connu pour avoir assuré la direction du programme Apollo. Néanmoins, ce choix de nom a été critiqué par de nombreux et nombreuses scientifiques, car James Webb est soupçonné d’avoir favorisé une politique d’exclusion des personnes LGBTQI+ au sein de la Nasa, dans les années 1950 et 1960.

D’après les informations de NPR, la Nasa a mené une enquête sur le sujet et finalement décidé de conserver le nom du James Webb Space Telescope. Quelques mois plus tôt, plus de 1 200 professionnels et amateurs d’astronomie avaient signé une pétition pour exiger le changement du nom de l’observatoire. En réaction, la Nasa avait entrepris d’examiner les documents d’archives sur les décisions de James Webb. NPR note cependant que la Nasa n’a pas donné de plus amples détails sur la manière dont cet examen a été mené, hormis le fait que différents historiens ont été impliqués.

« Ils ne démontrent pas leur affirmation »

L’information a fait réagir plusieurs internautes. La cosmologiste et astrophysicienne Chandra Prescod-Weinstein estime que la déclaration du représentant de la Nasa n’est pas suffisamment étayée. « Ils ne démontrent pas leur affirmation à la lumière de preuves accessibles au public », constate la scientifique dans un long développement sur Twitter. Elle ajoute que l’agence spatiale n’a pas pris contact avec les personnes qui avaient demandé le changement de nom.

Lucianne Walkowicz, astronome non-binaire, fait remarquer également que « la communauté scientifique — y compris le comité consultatif d’astrophysique de la Nasa (APAC), dont je suis membre — a été informée de cette décision par des mails venant de la presse ». L’astrophysicienne Sarah Tuttle, de son côté, résume : « Ils ont ignoré à la fois les pétitionnaires et le comité consultatif qui a demandé une enquête, et n’ont fourni aucun détail sur leurs recherches ou leur décision ». Globalement, ces scientifiques regrettent donc un manque de transparence sur les raisons qui ont amené la Nasa à faire ce choix.

Sur le plan scientifique, le lancement de cet observatoire est très attendu, car il permettra de voir l’Univers dans le domaine de l’infrarouge. Le JWST sera ainsi en mesure de remonter loin dans le passé, observant les jeunes galaxies en formation. Il ne faut pas le voir comme le remplaçant de Hubble, mais davantage comme son successeur.

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