« Notre survol de Mercure s’est bien passé ! » C’est avec ce tweet que le compte officiel de la sonde BepiColombo a annoncé que la mission tant attendue s’était déroulée correctement, entre le 1er et le 2 octobre 2021. C’est la première fois que l’on s’approche aussi près de Mercure : la sonde était à 200 km à peine.
On espérait avoir quelques premiers clichés impressionnants de ce premier survol de Mercure, mais malheureusement, l’Agence spatiale européenne a dû annoncer un petit couac qui retarde cette diffusion : « Nous disposons de quelques photos qui sont un peu surexposées, mais d’ici quelques heures nous recevrons plus d’images, avec différents degrés d’exposition, et nous vous tiendrons au courant à ce moment-là ! Merci pour votre patience », peut-on lire sur le réseau social.
Les photos attendues ne seront, de toute manière, pas de très haute qualité : d’une, elles étaient censées être prises par deux caméras de surveillance (appelées MCAM) de BepiColombo, mais pas sa principale, qui est cachée sous le module de transfert qui assure la propulsion afin de la protéger. De deux, la sonde s’est approchée de Mercure par son côté le plus sombre, ce qui n’aide pas la visibilité — c’est pour cette raison que les images que l’on est supposés recevoir doivent avoir été prises plutôt aux alentours de 1 000 km de distance. L’ESA espère quand même que l’on puisse y voir « de larges cratères d’impact » sur la surface de Mercure.
Toutes les images, même les plus surexposées, seront toutefois mises à la disposition du public « dans la semaine qui arrive » dans les archives en ligne dans les « archives publiques scientifiques », a précisé le compte de la mission BepiColombo.
Les images que vous verrez circuler pour l’instant ne peuvent dont être que des visualisations, comme cette très belle vidéo de 25 secondes publiée par la chaîne YouTube de l’ESA le 28 septembre dernier, ou encore cette animation de l’Agence d’exploration aérospatiale japonaise (Jaxa), qui montre comment le survol à 200 km de Mercure a dû se passer, du point de vue de BepiColombo.
Pour BepiColombo, approcher Mercure n’est pas si facile à cause du Soleil
Ce premier survol n’est pas un événement isolé : il s’agit en fait d’une des neuf manœuvres qu’elle doit réaliser pour achever sa satellisation autour de la planète la plus proche du Soleil. La mise en orbite n’arrivera pas avant 2025.
Pourquoi tant d’étapes ? BepiColombo doit passer par un survol de la Terre, deux de Vénus et six de Mercure, car la sonde « utilise la gravité d’une planète pour ajuster sa vitesse », et donc économiser du carburant pour aller jusqu’à sa cible, a expliqué l’astrophysicienne britannique Elizabeth Tasker, membre de l’Agence d’exploration aérospatiale japonaise (JAXA) sur Twitter.
BepiColombo est le vaisseau spatial qui doit réaliser le plus grand nombre de manœuvres d’assistance gravitationnelle. Il n’est pas si évident que cela pour la sonde d’être « capturée » par la gravité de Mercure : elle doit arriver à une vitesse relativement faible, ce qui n’est pas une mince affaire dans l’espace.
De plus, le fait que Mercure soit proche du Soleil n’est pas idéal : cela force BepiColombo à s’approcher de l’astre lorsqu’elle arrive vers la planète, or cette action augmente également sa vitesse (à cause du champ de gravité du Soleil), rajoutant des difficultés supplémentaires.
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