Il était 1h34 le 2 octobre (heure de Paris) lorsque la sonde est passée à 199 kilomètres de la surface de Mercure. La mission BepiColombo a réussi son premier survol de la planète la plus proche du Soleil. Jamais un vaisseau ne s’était encore autant approché de Mercure. Les images issues de ce survol ont mis un peu de temps à être publiées, car les premières étaient malheureusement surexposées.
Dans la journée du 2 octobre 2021, l’Agence spatiale européenne (ESA) a finalement pu partager des clichés de l’événement. Les premiers aperçus de Mercure ont été obtenus environ 10 minutes après le passage le plus proche de la planète — et l’ensemble des images a été pris jusqu’à 4 heures après. Sur la photo suivante en noir et blanc, obtenue par une caméra de surveillance de la sonde à 2 418 kilomètres de distance de Mercure, on peut admirer l’hémisphère nord de Mercure. Une version annotée du cliché est accessible, détaillant certaines caractéristiques intéressantes de la planète — le cratère Calvino, ou les plaines Rudaki.
Source : ESA/BepiColombo/MTM, CC BY-SA 3.0 IGO
Sur cet autre cliché, on peut voir l’hémisphère sud de Mercure — vous pouvez aussi consulter une version annotée. La mission se trouvait alors à une distance de 2 687 kilomètres. On voit notamment le cratère d’impact Haydn, ainsi qu’une faille baptisée Astrolabe Rupes — provoquée par le lent refroidissement de Mercure.
Source : ESA/BepiColombo/MTM, CC BY-SA 3.0 IGO
Il s’agissait du premier survol d’une longue série : au total, BepiColombo doit réaliser neuf manœuvres d’assistance gravitationnelle, dont six auprès de Mercure. L’objectif est de réussir à satelliser la mission autour de la planète en 2025, au terme d’un long voyage spatial de sept ans. BepiColombo est constituée de deux orbiteurs, Mercury Planetary Orbiter (ESA) et Mercury Magnetospheric Orbiter (JAXA). Positionnés sur des orbites complémentaires, ces deux composants de la mission étudieront la surface de l’astre, son champ magnétique, avec l’objectif de mieux comprendre l’évolution de cette planète si proche du Soleil (en moyenne, Mercure évolue à 58 000 000 kilomètres du Soleil).
Pourquoi n’y a-t-il pas eu d’image à 200 km, au plus près de Mercure ?
Puisque le passage a eu lieu à moins de 200 kilomètres au plus proche de Mercure, on pourrait s’étonner que les images les plus rapprochées de la planète aient été prises de bien plus loin — environ 1 000 kilomètres. C’est parce que la mission est arrivée du côté nocturne de Mercure. Comme l’explique l’ESA dans son communiqué accompagnant les images, les conditions n’étaient pas optimales pour obtenir des images lorsque BepiColombo n’était qu’à 200 kilomètres de la planète. Il a fallu attendre un peu, quand la sonde s’était déjà éloignée, pour disposer de clichés satisfaisants.
Ces visuels de Mercure peuvent faire penser à la surface de la Lune, mais les deux astres n’ont pas la même histoire. Une théorie sur l’évolution de la planète est qu’elle ait été, par le passé, un corps bien plus gros, qui aurait subi un impact géant. Cet événement aurait dépouillé Mercure de sa roche, ne laissant qu’un gros noyau et une très fine enveloppe rocheuse. Les futures orbites de BepiColombo autour de Mercure devraient aider à en savoir davantage sur ce possible scénario.
Le prochain survol de Mercure par la mission aura lieu le 23 juin 2022. Il y en aura ensuite un autre en 2023, deux en 2024 puis un dernier début 2025. La mise en orbite autour de la planète est prévue le 5 décembre 2025.
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