Où en est la lutte contre le changement climatique et quels progrès restent à faire exactement ? À quelques semaines de la conférence climatique COP26, c’est la question qui oriente toutes les négociations. Le dernier rapport du GIEC y répond de manière exhaustive, mais un graphique du rapport d’octobre 2021 de l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE) permet d’évaluer la situation en un coup d’œil.
Le visuel élaboré par l’AIE le montre clairement : les stratégies climatiques que de plus en plus de pays acceptent de suivre vont avoir un impact significatif. Avant que 195 pays n’acceptent de signer l’accord de Paris en décembre 2015, les projections tablaient sur l’émission de plus de 45 milliards de tonnes de gaz à effet (en équivalent CO<2) en 2030, et près de 60 milliards de tonnes en 2050.
Deux fois moins de CO2 émis si les engagements sont tenus
La voie tracée par l’accord de Paris ramène déjà un peu de cohérence dans le tableau : si nous devons ramener nos émissions de gaz à effet de serre à zéro d’ici trente ans, il est totalement inconcevable que nous les laissions augmenter follement dans les années à venir. Les orientations prises dans l’accord de Paris posent donc les conditions de réussite de la toute première étape de la lutte contre le changement climatique : la stabilisation des émissions de gaz à effet de serre (CO2, méthane, etc.) au niveau actuel : un peu moins de 40 milliards de tonnes en 2021.
Depuis 2020, les négociations climatiques en prévision de la COP26 ont par ailleurs débouché sur de nouveaux engagements. La Chine a ainsi accepté de se fixer la neutralité carbone pour horizon, assortie d’une date (2060). Très récemment, la Russie lui a emboité le pas. Et les pays du monde entier ont continué de revoir à la hausse leurs objectifs et de développer les alternatives vertes. Les énergies renouvelables continuent ainsi de se développer fortement (les nouvelles infrastructures solaires et éoliennes sont d’ailleurs devenues plus compétitives que les centrales à charbon).
Le graphique de l’AIE le montre : ces progrès ont des effets très concrets. Si les engagements pris en amont de la COP26 de Glasgow sont tenus, les émissions de gaz à effet de serre devraient significativement réduire dans les années à venir et se situer entre 23 et 36 milliards de tonnes de gaz à effet de serre en 2050. Environ deux fois moins donc, que ce vers quoi on se dirigeait avant l’accord de Paris.
Toujours très loin du zéro carbone en 2050
Le graphique permet toutefois de voir en un clin d’oeil que nous sommes encore loin d’atteindre l’objectif nécessaire. Les scientifiques du GIEC sont formels : pour espérer contenir le changement climatique en deçà des seuils les plus dangereux pour le vivant, il est indispensable d’atteindre le zéro carbone en 2050. Cela peut sembler surprenant de devoir réaliser une transition aussi radicale. Mais le fait de réduire de moitié nos émissions ne suffirait pas du tout à réduire de moitié le problème du changement climatique.
C’est lié au fait que le CO2 émis reste très longtemps dans l’atmosphère. Celle-ci se comporte de ce fait un peu comme une baignoire : le CO2 émis s’y accumule. Or la « baignoire » est déjà quasi pleine : nous ne pouvons quasi plus émettre de CO2 sans la faire déborder, c’est-à-dire atteindre un seuil de concentration de gaz à effet de serre au-delà duquel le réchauffement devient particulièrement dangereux, et de moins en moins contrôlable. Les engagements qui seront ou ne seront pas pris à la COP26 seront de ce fait décisifs.
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