Un astéroïde est passé dans le voisinage de notre planète, sans avoir pu être détecté avant son passage le plus rapproché, a rapporté ScienceAlert le 2 novembre 2021. L’objet nouvellement découvert est passé à une distance de 3 000 kilomètres de l’Antarctique le 25 octobre dernier, détaille dans un tweet Tony Dunn, astronome amateur et professeur de physique au lycée Archbishop Riordan de San Francisco.
Il a mis en ligne une simulation qui permet de se représenter la trajectoire de l’objet par rapport à la Terre. L’astéroïde, baptisé 2021 UA1, « venait du ciel en journée, il était donc introuvable avant son passage le plus proche », ajoute Tony Dunn.
« Aucun danger vu sa taille »
Même si la distance de 3 000 kilomètres peut sembler faible (à l’échelle de l’espace), il faut bien préciser que 2021 UA1 n’était pas dangereux. « Aucun danger vu sa taille », confirme à Numerama l’astrophysicien Patrick Michel, directeur de recherche au CNRS, responsable du groupe de planétologie du laboratoire Lagrange de l’observatoire de la Côte d’Azur, et spécialiste des astéroïdes. Le diamètre de l’objet est estimé à environ 2 mètres. « Si sa direction n’a pas aidé [ndlr : l’objet venait dans la direction du Soleil], à cette taille-là il est impossible qu’on les détecte tous avec les moyens actuels », ajoute le spécialiste. Même s’il avait touché la Terre, 2021 UA1 aurait vraisemblablement fini sa course en brûlant dans notre atmosphère.
Pour contextualiser, l’expert nous rappelle que l’objectif actuel est le recensement de tous les objets dont la taille dépasse 140 mètres et qui croisent la Terre. « Cela sera fait en 10 ans depuis l’espace, avec la mission NEOSM de la Nasa (qui devrait partir en 2025-2026) ou cela prendrait des décennies, même avec les plus grands télescopes sur Terre », souligne Patrick Michel. La mission, aussi connue sous le nom NEO Surveyor, s’intéressera aux objets géocroiseurs, c’est-à-dire des astéroïdes ou des comètes dont l’orbite autour du Soleil les amène à faible distance de l’orbite terrestre.
Quant aux plus petits objets, un suivi existe, « car on espère les détecter avant qu’ils ne passent dans l’atmosphère, notamment pour potentiellement en récupérer des météorites (comme avec l’astéroïde 2008 TC3 en 2008). Mais ils sont si petits que c’est difficile de tous les détecter », nous explique l’astrophysicien. Il n’est donc pas étonnant de ne pas avoir détecté plus tôt 2021 UA1. « On n’a pas une couverture globale de la sphère céleste, et [ces objets] ne comportant aucun risque, ils ne sont pas prioritaires, même s’ils ont un intérêt scientifique certain si on en récupère des morceaux », conclut Patrick Michel.
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