L’année 2020 n’était pas joyeuse, mais en matière d’émissions de gaz à effet de serre, elle était encourageante. En 2019, 36,6 gigatonnes de dioxyde de carbone avaient été émises dans l’atmosphère par l’humanité. En 2020, ce chiffre était de 34,8. La raison est simple : la pandémie avait créé un « shutdown », réduisant considérablement l’activité économique et industrielle. Mais alors que la crise sanitaire se calme quelque peu, les émissions remontent.
Chaque année, le Global Carbon Project publie un bilan. Celui de l’année 2021 vient d’être diffusé, ce 4 novembre. « En 2021, les émissions mondiales de CO2 d’origine fossile devraient rebondir à un niveau proche de celui d’avant la conférence de Copenhague, après une chute sans précédent en 2020 », constate le rapport.
Le charbon et le gaz plus hauts qu’en 2019
Au total, les émissions globales de gaz à effet de serre en 2021 sont de 36,4 gigatonnes. C’est à peine 0,8 % de moins qu’en 2019. En pourcentage, cela signifie que les émissions ont chuté de 5.4 % en 2020, avant de remonter de 4.9 % en 2021.
Dans le détail des gaz à effet de serre, les émissions liées à l’utilisation du charbon et du gaz « devraient augmenter davantage en 2021 qu’elles n’ont diminué en 2020 », montre le rapport, ce qui signifie que leurs niveaux seront supérieurs de quelques pourcents à 2019.
Le rebond pour le charbon provient en grande partie de la Chine, où l’usage des énergies fossiles à base de charbon a énormément augmenté — et où la reprise après le confinement a généré une pollution très élevée. Quant au gaz naturel, il s’agit d’une « tendance constante à la hausse […] qui remonte à au moins soixante ans ». Les émissions liées à l’utilisation du pétrole devraient rester moindres qu’en 2019, ce qui explique que les niveaux globaux sont dans leur ensemble légèrement inférieurs à 2020.
Le problème écologique de la reprise était prévisible, tant et si bien que de nombreuses organisations appelaient à une relance responsable en matière environnementale et climatique. « Le rebond rapide des émissions de CO2 d’origine fossile, alors que les économies se remettent de la pandémie de COVID-19, renforce la nécessité d’une action immédiate et d’une cohérence globale dans la réponse mondiale au changement climatique », constate le Global Carbon Project. Voilà un énième message pour les dirigeants, alors que se tient la COP26, le sommet sur les changements climatiques.
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