Ce médicament contre le coronavirus va arriver en France en décembre 2021. Basé sur le molnupinavir, il s’agit du premier médicament contre le covid qui peut être pris par voie orale, et cela peut changer beaucoup de choses.

Alors qu’il annonçait sur les nouvelles mesures sur la dose de rappel et le pass sanitaire, le ministre de la Santé Olivier Véran en a profité pour rappeler l’arrivée des premiers médicaments anti-covid pour la fin d’année 2021. Confirmant l’annonce préalable d’Emmanuel Macron, Olivier Véran faisait référence au molnupinavir : il s’agit d’une pilule, qui pourra être prescrite dès décembre 2021 par les médecins généralistes.

Ce médicament sera réservé aux personnes risquant de contracter des formes graves de la maladie.

Notre vidéo sur les pilules anti-covid :

Le Royaume-Uni a été le premier pays où le molnupinavir était disponible. En France, le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé en avoir commandé 50 000 doses.

La pilule de Merck est un antiviral, en curatif

Le médicament est un antiviral, ce qui signifie qu’il agit une fois qu’une infection a eu lieu. Un virus, lorsqu’il contamine l’organisme, se réplique au sein des cellules. Pour l’empêcher de faire du mal, il faut perturber ce cycle de réplication, et c’est là qu’interviennent les antiviraux.

En l’occurrence, la pilule développée par les laboratoires Merck est basée sur le molnupinavir. Originellement, ce médicament est connu pour les soins contre l’hépatite C et la grippe. Très tôt dans l’histoire de la recherche sur le coronavirus, des essais ont montré que le molnupinavir était potentiellement efficace contre la maladie Covid-19. Il a d’abord fait ses preuves chez les souris, puis lors des essais cliniques humains de phase 2 et de phase 3. Le laboratoire Merck affirme, à l’issue des études, que cela réduit de 50 % les risques de décès ou d’hospitalisation.

Des traitements permettront d'aider à maitriser l'épidémie liée au coronavirus SARS-CoV-2. // Source : Pexels

Des traitements permettront d'aider à maitriser l'épidémie liée au coronavirus SARS-CoV-2.

Source : Pexels

Le molnupinavir insère des erreurs lors de la réplication de l’ARN viral du coronavirus, faisant que toute nouvelle copie du virus basée sur l’ARN perturbé est moins efficace que précédemment. De fil en aiguille, le médicament fait donc muter le coronavirus jusqu’à ce qu’il en meure.

Ce que pourrait changer le molnupinavir

Après avoir étudié les données qui lui ont été transmises par Merck, l’autorité sanitaire britannique — où le médicament a été validé en premier dans le monde — en avait conclu que le médicament s’avère « sûr et efficace pour réduire le risque d’hospitalisation et de décès chez les personnes souffrant de Covid-19 léger ou modéré et présentant un risque accru de développer une maladie grave. »

Ce médicament présente plusieurs avantages, le premier étant qu’il s’ingère oralement. C’est une première, car les précédents traitements approuvés contre le covid s’injectaient par intraveineuse. Le traitement oral peut quant à lui être administré en dehors du contexte hospitalier et, ainsi, au plus tôt dans la progression de la maladie.

Le ministère britannique de la Santé précisait que le médicament pourrait changer les choses pour les personnes les plus vulnérables et immunodéprimées ; ce qu’a également affirmé, en France, Olivier Véran. C’est bel et bien le cas : ces profils de patients, chez lesquels le système immunitaire est défaillant, sont les plus à risque en cas de développement de la maladie Covid-19. Pour ces personnes, le vaccin peut ne pas toujours suffire à booster le système immunitaire. Le risque est alors que des formes graves ou longues les atteignent. Un médicament efficace, sans risque et qui puisse être pris très tôt après l’infection a l’avantage d’éviter une version sévère de la maladie.

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