De nombreux pays ont revu leurs objectifs climatiques dans le cadre de la COP26. Si l’on met toutes ses nouvelles promesses bout à bout, à quel niveau de réchauffement arriverait-on désormais ?

Les négociations de la COP26 sont complexes et longues (elles commencent d’ailleurs bien en amont de la conférence physique), mais elles ont des effets très concrets. Dans le cadre de la grande conférence sur le climat, de nombreux pays ont revu à la hausse leurs ambitions climatiques, ou se sont enfin décidés à s’en fixer. La question qui se pose maintenant est celle de l’impact de ces annonces. Si l’on met toutes ses promesses bout à bout, à quel niveau de réchauffement arrive-t-on désormais ?

C’est à cette question que Fatih Birol, le directeur de l’agence internationale de l’énergie  (AIE)a répondu dans un billet, publié le 4 novembre.

Selon l’AIE, si les promesses faites sont toutes tenues en temps et en heure, cela permettra de maintenir le réchauffement mondial à 1,8°C d’ici la fin du siècle. « C’est un moment historique : c’est la première fois que les gouvernements annoncent des objectifs suffisamment ambitieux pour maintenir le réchauffement climatique sous le seuil des 2°C . »

Les gros pollueurs se fixent enfin des objectifs climatiques

Toutes les négociations qui se sont déroulées en vue de la COP26, et pendant les premiers jours de celle-ci, ont déjà fait avancer significativement la situation. Mi-octobre, lorsque l’Agence internationale de l’Énergie avait publié son Bilan Mondial de l’Énergie 2021, les programmes présentés par plus de 120 pays afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 aboutissaient à un résultat bien moins bon. « Avant la COP26, le bilan mondial de l’énergie 2021 montrait que si toutes les promesses étaient tenues en temps et en heure, nous nous dirigions vers un réchauffement de 2,1°C.»

Une différence de 0,3°C peut sembler faible, mais en matière de climat, cela peut considérablement changer la donne. Si l’Accord de Paris fixe le seuil de réchauffement à ne surtout pas dépasser à 2°C, ce n’est pas par pure fantaisie : c’est parce qu’au-delà de ce seuil, les risques climatiques augmentent significativement.

Depuis mi-octobre, plusieurs nouvelles annonces ont heureusement été faites. De gros pollueurs tels que l’Australie et la Russie ont enfin accepté de se fixer un objectif daté pour atteindre la neutralité carbone (2050 pour le premier, 2060 pour le second). L’Inde a également revu à la hausse ses objectifs climatiques pour 2030, et a accepté de se fixer un objectif de neutralité carbone (même si c’est à une échéance encore bien plus tardive, 2070, que l’objectif 2050 que les experts du GIEC recommandent).

Réduire les émissions de méthane

De nombreux pays ont par ailleurs commencé à sérieusement s’activer sur la question du méthane : un gaz à effet de serre qui reste moins longtemps dans l’atmosphère que le CO2, mais qui pose lui aussi un énorme problème, car il a un pouvoir réchauffant bien plus fort. Pendant la COP26, plus de cent États se sont ainsi engagés à réduire de 30% d’ici 2030 les émissions de ce gaz à effet de serre.

La vigilance reste de mise, car, on le sait, les promesses ne sont pas toujours tenues. Un réchauffement de 1,8°C est un seuil toujours très élevé. Les scientifiques du GIEC recommandent de tout faire pour limiter ce dernier à 1,5°C, si l’on veut éviter les conséquences les plus problématiques du réchauffement climatique et les risques que des boucles de rétroactions positives dangereuses  se mettent en place.

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