Revenir sur Terre après six mois dans l’espace n’est pas simple. Thomas Pesquet et les autres astronautes doivent suivre un programme de rééducation.

Thomas Pesquet est revenu sur Terre. Dans la nuit du 8 au 9 novembre 2021, il était à bord d’une capsule Crew Dragon en compagnie de trois autres astronautes (le Japonais Akihiko Hoshide, ainsi que les Américains Shane Kimbrough et Megan McArthur). La capsule a amerri avec succès après plus de 8h de trajet.

Pour aller dans l’espace, il lui a fallu plusieurs mois d’entraînement physique (en plus de la préparation scientifique). Mais ce retour sur Terre ne sera pas davantage reposant. Voici ce qu’il va se passer pour Thomas Pesquet à partir de maintenant et dans les prochaines semaines.

Thomas Pesquet devra réapprendre à marcher

L’espace met les os des astronautes à rude épreuve et c’est le premier problème rencontré lors du retour sur Terre. Même avec la meilleure condition physique possible, chaque astronaute connaît une perte de masse osseuse — environ 1 à 2 % par mois passé dans la Station spatiale internationale.

Lorsque les astronautes reviennent sur Terre après plusieurs mois dans l’espace, ils sont atteints d’ostéoporose. « Les astronautes sont donc exposés à des risques de fractures osseuses à leur retour sur Terre », explique l’Agence spatiale européenne. Dès leur sortie de la capsule, les astronautes devront être « soutenus » physiquement — et même portés hors de la capsule.

Thomas Pesquet lors de son retour sur Terre en 2017. // Source : ESA

Thomas Pesquet lors de son retour sur Terre en 2017.

Source : ESA

Mais la perte de masse osseuse n’est pas la seule raison expliquant cette difficulté à se tenir debout et à marcher. Les fluides du corps circulent différemment dans l’espace. Le sang se concentre moins dans les jambes (qui sont moins utilisées en raison de l’impesanteur) et reflue donc vers le haut du corps. De manière générale, la diminution de l’effort réduit la demande en afflux sanguin et donc le volume sanguin. En plus de la perte de masse osseuse, il faut donc ajouter une atrophie musculaire. Bien que l’exercice physique chaque jour à bord de l’ISS aide à contrecarrer ce problème, ce n’est pas suffisant.

À son retour sur Terre, Thomas Pesquet et ses camarades vont devoir tout bonnement réapprendre à se tenir debout et à marcher normalement.

Il y a un premier « check-up » de santé dans les heures qui suivent le retour. À ce stade, il faut par exemple éviter de trop se tenir debout, un retour trop rapide du sang dans les membres inférieurs serait dangereux. Comme le cœur s’était habitué à l’absence de gravité, il y a un risque d’hypotension orthostatique, c’est-à-dire des chutes soudaines de la pression artérielle et donc des pertes de connaissance.

« Tenir ce téléphone, c’est la chose la plus difficile que j’ai faite depuis 6 mois »

Au début, les efforts seront difficiles : les membres semblent lourds, ce qui provoque beaucoup de fatigue. À son premier retour sur Terre en 2017, Thomas Pesquet déclarait quelques heures après : « Je me réhabitue doucement à la gravité. Tenir ce téléphone, c’est la chose la plus difficile que j’ai faite depuis 6 mois. » Il faut aussi, à ce stade, se réhydrater — les astronautes prennent, par voie orale, de l’eau et du sel.

Mais même une fois passées ces premières heures les plus difficiles, ce n’est pas terminé. Un véritable programme sportif qui attend les astronautes pendant un bon mois, afin de se rééduquer à la gravité et à la Terre. La récupération peut ensuite s’avérer relativement rapide — quelques semaines, selon les astronautes.

Il faut savoir que chaque astronaute participe à des études de santé, à court, moyen et long terme pour mieux comprendre les effets de la vie spatiale sur le corps humain. C’est le seul moyen de savoir comment il serait possible de gérer des trajets plus longs — et plus lointains.

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