Sauf coup de théâtre, c’est donc dans la nuit du 8 au 9 novembre que Thomas Pesquet rentre sur Terre, après six mois à bord de la Station spatiale internationale. Le Français boucle ainsi son deuxième long séjour dans l’ISS, après le premier qu’il a effectué entre novembre 2016 et juin 2017. Grâce à ces deux voyages, le spationaute a pu établir un nouveau record de présence dans l’espace pour la France.
Le départ du Français est prévu à 20h05, avec le désarrimage de la capsule Crew Dragon de l’ISS. Mais les opérations pour le voyage auront en fait commencé bien plus tôt : ainsi, dès 18h15, tous les astronautes seront déjà installés à bord et l’écoutille sera alors fermée. Cela veut dire que tout le monde devra avoir pris toutes ses dispositions, enfilé sa tenue et salué celles et ceux qui restent à bord.
Vue de Paris, l’arrivée sur Terre est prévue très tôt le 9 novembre, à 4h33 du matin. Il faudra donc plus de 8 heures à la capsule pour redescendre sur Terre. Ces 8 heures pour franchir les 400 km qui séparent la Terre et de l’ISS peuvent sembler bien longues, en comparaison d’un trajet d’une distance similaire en voiture similaire et sur l’autoroute, qui peut se boucler en trois ou quatre heures.
Mais c’est parce que la capsule ne filera pas en ligne droite entre l’ISS et l’océan Atlantique, jusqu’à sa zone d’amerrissage. Elle décrira en fait une large boucle autour de la Terre, qui va l’amener à diminuer progressivement son altitude. Dans les ultimes étapes de son retour, une fois que l’atmosphère sera de nouveau suffisamment dense, des parachutes entreront en action pour ralentir au maximum sa vitesse.
Le résumé des 8 heures
Horaire | Évènement |
---|---|
18h15 | Fermeture de l’écoutille de la capsule Crew Dragon |
20h05 | La capsule se décroche automatiquement de l’ISS |
22h02 | 1er allumage des rétrofusées |
22h07 | 2e allumage des rétrofusées |
22h55 | 3e allumage des rétrofusées |
23h41 | 4e allumage des rétrofusées |
03h36 (lendemain) | Éjection de la partie inférieure de la capsule |
03h41 | Mise à feu pour désorbitation |
04h03 | Fermeture du nez |
04h29 | Déploiement des parachutes de stabilisation |
04h29 | Déploiement des parachutes principaux |
04h33 | Amerrissage de la capsule |
Comment doit se passer le retour de Thomas Pesquet sur Terre
20h05 : La capsule devra franchir un certain nombre d’étapes : la première sera de s’éloigner suffisamment de la Station spatiale internationale, afin de ne pas constituer une quelconque menace. Cela se fera par une série de poussées obtenues grâce à son système de propulsion. Cette étape est automatisée : les astronautes tout comme le commandement au sol n’ont qu’à superviser l’ensemble.
22h02 : Durant sa désorbitation progressive, la capsule sera capable d’effectuer des manœuvres de correction de trajectoire afin de viser correctement la zone d’atterrissage qui lui est dévolue. Ces manœuvres impliqueront là encore les moteurs-fusées de Crew Dragon. Plusieurs allumages sont possibles tout au long du trajet de retour de la capsule, afin que la descente soit toujours alignée avec la trajectoire voulue.
03h36 : Avant de procéder à cette désorbitation, il est prévu une autre étape : celle consistant à éjecter la partie inférieure de la capsule, qui est une sorte de « tronc » et dans laquelle il est possible d’y placer des charges utiles. Pour le retour, ce segment de la capsule n’est pas utile. Il sera donc dégagé (sans mettre en péril l’ISS) afin de réduire la masse globale (ce qui soulagera les parachutes) et économiser le propergol.
La transition entre le départ de l’ISS et le début de la phase de désorbitation durera près de 12 minutes, durée au cours de laquelle les moteurs-fusées entreront en action. Ensuite, c’est là que le gros du voyage aura lieu. Progressivement, la navette fera face à un échauffement progressif sur sa paroi, du fait de la friction croissante de l’atmosphère de plus en plus dense sur la carlingue.
Cette étape, bien que spectaculaire et quelque peu périlleuse (l’intégrité du bouclier thermique est capitale, par exemple, pour éviter un scénario désastreux comme celui qu’a connu l’équipage de la navette spatiale Columbia en 2003) permet aussi de ralentir assez le vaisseau en vue du déploiement d’un premier parachute, ainsi que les quatre suivants, qui accompagnent la capsule jusqu’au bout.
04h29 : Les deux parachutes stabilisateurs de Dragon se déploient à environ 5,4 km d’altitude et les quatre parachutes principaux, eux, s’ouvrent vers 2 km d’altitude. Dans ce cadre, le choc de la capsule Crew Dragon équivaut à un contact à environ 27 km/h pour l’équipage. Les astronautes le sentiront passer, mais sans que cela ne les mette en danger. Ensuite, les quatre parachutes se détachent automatiquement.
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