L’Europe connaît, cet automne 2021, une recrudescence des contaminations liées à la pandémie de coronavirus. La France reste pour l’instant relativement épargnée, mais les contaminations s’accroissent tout de même au sein de l’hexagone.
Sommes-nous dans une cinquième vague ? À partir de quel moment peut-on considérer que l’on est bel et bien dans une nouvelle vague épidémique ?
Qu’est-ce qu’une vague épidémique ?
Il n’existe pas de définition « officielle » d’une vague épidémique. Mais l’image contenue dans le terme est parlante pour cerner ce qui est désigné. Cela commence par un accroissement du nombre de contaminations, qui peut devenir exponentiel — c’est-à-dire si rapide que les chiffres se démultiplient chaque semaine. Cette augmentation s’accroît jusqu’à atteindre un pic, après lequel les contaminations baissent jusqu’à ce que cela revienne sous contrôle.
Dans une publication de The Conversation, l’épidémiologiste Abram L. Wagner rappelle qu’une vague épidémique n’a pas de définition universelle, mais qu’« une vague implique un nombre croissant d’individus malades, un pic défini, puis un déclin ». Le mot vague implique « un schéma naturel de pics et de vallées ; il laisse entendre que, même pendant une accalmie, de nouvelles flambées de maladies sont possibles ».
La présence de vagues signifie une dynamique en dents de scie. On retrouve cela dans d’autres pandémies, comme le rappelle l’OMS sur son site internet : « Les pandémies précédentes ont été caractérisées par des vagues d’activité étalées sur des mois. Une fois que le niveau d’activité de la maladie diminue, une communication essentielle consiste à équilibrer cette information avec la possibilité d’une autre vague. Les vagues de pandémie peuvent être séparées par des mois et un signal immédiat de ‘tranquillité’ peut être prématuré. »
Chaque vague épidémique peut s’avérer très différente des précédentes. « Les différentes vagues peuvent également présenter des caractéristiques différentes, en ce qui concerne des facteurs tels que la gravité de la maladie ou les populations les plus touchées », relève Abram L. Wagner. La grippe espagnole, par exemple, s’était caractérisée par trois vagues, dont la deuxième était bien plus sévère. Pour le covid, chaque vague avait des caractéristiques différentes — y compris d’un pays à l’autre.
Sommes-nous au début d’une cinquième vague en France ?
Une vague se définit par une augmentation du nombre de contaminations après une période plate. Or, à l’heure actuelle, l’augmentation des contaminations en Europe est notable. Et même si la hausse est moins élevée en France, elle y est tout aussi notable. Si l’on observe le nombre de nouvelles personnes malades sur la semaine du 8 novembre, c’est-à-dire le taux d’incidence, celui-ci a augmenté de 40 %, repassant au-dessus de 100 personnes contaminées pour 100 000 habitants. Santé Publique France relève « une accélération de la progression de l’épidémie ».
À la question de savoir si nous sommes au début d’une cinquième vague en France, il serait mal avisé de répondre non. Toutes les caractéristiques typiques d’un début de vague sont réunies.
Mais l’émergence d’une vague est moins importante que la forme qu’elle prendra. Une vague peut se transformer en vaguelette lorsqu’elle est contenue. Par ailleurs, la vaccination freine très largement les formes graves et donc les décès provoqués par le coronavirus. De fait, avec plus de 70 % de la population française vaccinée et la campagne de rappel en cours pour rebooster le système immunitaire chez les personnes fragiles, il y a de fortes chances pour que cette cinquième vague soit moins virulente que les précédentes en nombre de décès.
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