Par prudence, les astronautes de la Station spatiale internationale ont dû se retrancher dans les vaisseaux, lors du passage de débris issus du test d’un missile anti-satellite russe. Que se passerait-il si les astronautes de l’ISS devaient évacuer à cause d’un problème avec un débris dans l’ISS ?

Pendant quelques heures, les astronautes en mission à bord de l’ISS ont dû se retrancher dans les vaisseaux amarrés à la station. Le 15 novembre 2021, la Nasa a indiqué que la Station spatiale internationale avait été contrainte de modifier son orbite, afin d’éviter des débris provoqués par le test d’un missile anti-satellite russe (ASAT) — débris que la France surveille de près.

De tels débris spatiaux sont dangereux pour l’ISS et son équipage. Depuis 1999, la station a déjà dû réaliser 29 manœuvres d’évitement de débris. Il a fallu mettre au point des directives pour anticiper ce que les équipages devraient faire, dans le cas où l’un de ces débris risquerait de poser problème. Il pourrait entrainer des dégâts impliquant, pour les occupants de l’ISS, de fuir. C’est d’ailleurs ce qui a été respecté lors du dernier incident : les sept astronautes présents à bord ont dû prendre place à bord des vaisseaux russe et américain de façon à pouvoir évacuer si la collision endommageait l’habitacle.

Une procédure déjà rodée avant l’ajout de la capsule de SpaceX

La procédure que les astronautes suivent dans l’ISS en cas d’urgence avait été résumée par Robert Frost, instructeur et ingénieur à la Nasa (qui a entrainé des astronautes au guidage et à la navigation de l’ISS), sur le forum Quora en 2013. Depuis la publication de ses explications, la capsule Dragon de SpaceX s’est ajoutée aux vaisseaux Soyouz pour transporter les astronautes dans leurs voyages aller et retour vers l’ISS. Néanmoins, la procédure est restée identique.

Elle implique simplement, en plus, cette nouvelle capsule. « En cas d’urgence, chaque équipage de trois personnes peut retourner à son Soyouz assigné. Ce Soyouz peut être séparé de l’ISS en trois minutes », expliquait alors l’ingénieur, ajoutant qu’il faut un peu moins de 3 heures et demie entre le départ et l’atterrissage sur Terre.

Le vaisseau Soyuz MS-18 attaché à l'ISS. // Source : Flickr/CC/Nasa Johnson (photo recadrée)

Le vaisseau Soyuz MS-18 attaché à l'ISS.

Source : Flickr/CC/Nasa Johnson (photo recadrée)

À l’époque, l’équipage permanent de l’ISS était réduit à 6 personnes, de façon à ce que tout le monde puisse prendre place dans les deux véhicules Soyouz (3 places chacun) qui servaient à faire la navette avec la Terre. Désormais, l’équipage est habituellement composé de 7 astronautes, qui voyagent à bord d’un véhicule Soyouz (3 places) et de celui de SpaceX (4 places). En fonction des dates de départ et d’arrivées des missions, il peut arriver que l’équipage soit plus nombreux (il y a par exemple eu 11 astronautes en même temps en avril 2021). Jusqu’à huit vaisseaux peuvent être connectés à la station en même temps.

Et les autres urgences ?

Lorsque des passages de débris spatiaux sont prévus, les astronautes peuvent donc recevoir l’ordre de rejoindre le vaisseau (Soyouz ou Dragon) qui leur est affecté. D’autres cas de figure peuvent se présenter : « Pour une urgence médicale, nous pouvons simplement ramener à la maison un équipage de trois personnes et laisser l’autre à bord, indiquait Robert Frost. En cas d’urgence avec un véhicule, nous pouvons ramener les 6 [ndlr : ou 7, dans la configuration actuelle] à la maison et mettre l’ISS en mode ASCR (Assured Safe Crew Return), avec lequel elle peut fonctionner sans surveillance, jusqu’à ce que nous envoyions un autre équipage. »

Et si c’est une alarme incendie qui se déclenche ? Une équipe parmi les astronautes est affectée à la lutte contre cet incident, tandis que les autres astronautes s’installent dans leurs vaisseaux, prêts à évacuer.

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