Des débris en orbite ont nécessité une modification de la trajectoire de l’ISS, a informé la Nasa le 15 novembre 2021. Les astronautes de la Station spatiale internationale ont été contraints de se retrancher dans les vaisseaux attachés à l’habitacle, par mesure de prudence. Les débris sont une vulnérabilité potentielle pour l’ISS et ses occupants, qui doivent se tenir prêts à évacuer lorsque la situation l’exige — heureusement, l’équipage n’a pas eu besoin d’aller jusque là, pour l’instant.
L’origine de ce champ de débris est un tir anti-satellite, c’est-à-dire un missile déployé pour détruire un satellite autour de la Terre. La responsabilité des événements est attribuée à la Russie. Les débris nouvellement formés se trouvent à une altitude située entre 440 et 520 kilomètres. L’ISS évolue quant à elle à une hauteur de 400 kilomètres, au-dessus de notre planète. La menace est actuellement terminée pour les astronautes, mais il faut garder à l’esprit que ces débris sont certainement de nature à créer un problème de plus long terme.
« Il a fallu environ 2 ans pour que les débris du test indien ASAT de 2019 soient dégagés (un débris de ce test qui fait l’objet d’un suivi est actuellement toujours en orbite). Et ce test était à une altitude nettement plus basse (285 kilomètres) que ce test russe (environ 480 kilomètres) », fait remarquer sur Twitter l’archéologue et astronome amateur Marco Langbroek. Le scientifique fait référence au test mené par l’Inde le 27 mars 2019, avec un missile anti-satellite, qui avait alors soulevé des inquiétudes sur les débris qui allaient être créés. Le gouvernement indien avait tenté de rassurer en disant que les débris liés à ce test ne perdureraient pas longtemps.
Sous les 500 km d’altitude, moins de 25 ans pour retomber sur Terre
Certes, l’atmosphère de notre planète réduit l’énergie des satellites situés en orbite, comme le rappelle l’ESA, ce qui les ramène vers la Terre et provoque un impact contre l’atmosphère (et donc, leur destruction). Mais ce processus prend du temps : moins de 25 ans pour les satellites à basse altitude, sous la limite des 500 kilomètres. Pour les satellites évoluant à des dizaines de milliers de kilomètres, il peut s’écouler des milliers d’années avant qu’ils ne reviennent vers l’atmosphère. « Si les dinosaures avaient lancé un satellite sur l’orbite géostationnaire la plus élevée, il serait toujours là-haut aujourd’hui », note l’agence spatiale. Cette frise montrant combien de temps il faut aux satellites pour retomber vers la Terre, en fonction de leur altitude, illustre bien ces longues durées.
On comprend donc que les débris issus du tir anti-satellite pourraient avoir d’autres conséquences, à plus long terme. Rappelons que depuis 1999, l’ISS a dû effectuer 29 manœuvres d’évitement de débris, dont trois en 2020. La multiplication des débris autour de la Terre ne risque pas d’arranger la situation ces prochaines années. Au total, ce sont plus de 9 600 tonnes d’objets spatiaux en tout genre qui peuplent actuellement l’orbite terrestre.
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