C’est un incident dont les répercussions ont déjà causé une victime : le calendrier de James-Webb. Le télescope spatial américain devait décoller le 18 décembre 2021 aux dernières nouvelles. Il devra finalement patienter encore un peu. Un choc survenu lors des préparatifs visant à installer l’appareil dans la fusée de lancement a provoqué des vibrations dans tout l’observatoire spatial.
Un choc qui a atteint le télescope spatial
Il s’agit maintenant de vérifier que cette collision entre un collier de serrage — qui fixe le satellite à l’adaptateur du véhicule de lancement — et le télescope n’a pas causé de dégât. Ce travail a d’ores et déjà démarré, mais compte tenu de cette situation imprévue, le planning suivi jusqu’à présent pour tenir la date du 18 décembre ne sera pas respecté. Le départ n’est pas prévu avant le 22 décembre, au plus tôt.
L’erreur de manipulation est survenue pendant que des techniciens s’apprêtaient à fixer le télescope sur Ariane 5 — c’est une fusée européenne qui sera sollicitée pour l’expédier loin dans l’espace. Le lanceur a non seulement des dimensions suffisantes pour l’accueillir à bord, mais en plus il a prouvé son extrême fiabilité. En vingt ans d’exploitation, les soucis n’ont concerné que trois vols commerciaux.
« Un comité d’examen des anomalies dirigé par la Nasa a été immédiatement convoqué pour enquêter et a mis en place des tests supplémentaires pour déterminer avec certitude que l’incident n’a endommagé aucun composant. La Nasa et ses partenaires de mission fourniront une mise à jour lorsque les tests seront terminés à la fin de cette semaine », annonce un communiqué de l’Agence spatiale européenne.
À ce stade, le lancement du James Webb n’est plus à un report près. Le télescope spatial a subi une succession de changements de calendrier au fil des ans. Rien que pour l’année 2021, la date de tir a glissé de mars à la fin octobre, puis au 18 décembre. Et maintenant, c’est au plus tôt le 22 décembre que le vol aura lieu. La date exacte n’est pas encore connue. En cas de nouveau pépin, on passerait sans doute sur 2022.
James-Webb a une géométrie très particulière
James Webb se trouve depuis le 12 octobre en Guyane française, puisque c’est de cette région du monde qu’Ariane 5 effectue ses décollages. Il est capital de s’assurer qu’il n’y ait absolument aucun souci ni la moindre incertitude quant à l’état général de James Webb. Une fois l’appareil parti, il sera impossible de lui porter assistance physiquement. L’engin sera beaucoup trop loin de la Terre, à près de 1,5 million de kilomètres. La Nasa en a conscience et a identifié des centaines de problèmes qui pourraient survenir durant la carrière du télescope.
La particularité de James Webb est sa structure à géométrie variable. Il exploite un miroir dépliable qui lui permet d’avoir un miroir primaire atteignant 6,5 mètres de diamètre — c’est bien plus que celui de Hubble, qui est presque trois fois plus petit (2,4 mètres). Cette structure composée de plusieurs sections hexagonales (18, en tout) est nécessaire pour entrer dans Ariane 5. Et c’est peut-être le futur de l’astronomie.
L’engin est très attendu justement par la communauté des astronomes. Il est très efficace dans la capture de signaux infrarouges et peut détecter des informations très loin dans l’univers. Le fonctionnement de l’observatoire est aussi bien plus rapide que Hubble et la résolution de ses instruments va permettre d’avoir des rendus d’une finesse encore plus importante.
Le programme James Webb remonte à 1996 et à l’époque il était envisagé de faire partir le télescope spatial en 2007. S’en est suivi une longue série de reports et de surcoûts — au départ, les besoins du programme avaient été estimés à 500 millions de dollars. Ils sont évalués aujourd’hui aux alentours de 9,7 milliards de dollars. Le choix du nom est aussi une source de polémique.
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