S’il fallait un signe de plus pour illustrer les difficultés qu’occasionnent les débris spatiaux, ce pourrait être celui-ci : une sortie spatiale de deux astronautes américains a dû être annulée au dernier moment, ce mardi 30 novembre, parce que des fragments non identifiés se trouvaient à une distance suffisamment proche de la Station spatiale internationale (ISS) pour être considérés comme menaçants.
« La Nasa a reçu une notification de débris pour la station spatiale. Faute de pouvoir évaluer correctement le risque qu’ils pourraient représenter pour les astronautes, les équipes ont décidé de reporter la sortie dans l’espace du 30 novembre jusqu’à ce que davantage d’informations soient disponibles », déclare un message publié par le compte officiel de l’ISS, sur Twitter.
La sortie extravéhiculaire devait être menée par Thomas Marshburn, un habitué de ce type d’exercice, puisqu’il en a déjà quatre au compteur, et Kayla Barron, qui devait effectuer sa première intervention hors de l’ISS. Il s’agissait de remplacer une antenne qui sert à transmettre des données et de la voix avec le sol. La durée de la mission était estimée à six heures trente.
Des débris de toute taille se trouvent en orbite autour de la Terre, dont l’origine n’est pas toujours très claire. Ils se trouvent sur plusieurs orbites et leur gabarit va d’une épave de satellite ou de fusée à des morceaux de quelques millimètres. C’est en tout cas le résultat d’une conquête spatiale pas toujours maîtrisée depuis soixante ans et les conséquences de choix politiques hautement contestables.
L’ISS déjà menacée récemment à cause d’un tir de missile anti-satellite russe
Dernièrement, c’est la décision prise par la Russie de procéder à un tir d’arme de missile anti-satellite qui a fait scandale, parce que l’explosion a généré un nuage pouvant nuire à tout le monde, y compris aux intérêts russes. Depuis le choc, il a été possible d’illustrer avec des photos et des simulations les conséquences de cette démonstration de force de l’armée russe.
Rien ne dit que la menace détectée juste avant la sortie de Thomas Marshburn et Kayla ait un quelconque lien avec la frappe anti-satellite. Mais on sait que les membres de l’ISS ont dû se retrancher dans des capsules de sauvetage et se tenir prêts à évacuer la station, si le danger se concrétisait. Des centaines de débris ont été recensés après le tir. Par chance, ce scénario du pire ne s’est pas produit.
On sait néanmoins que le satellite pris pour cible se trouvait sur une orbite relativement proche de celle de l’ISS, qui se trouve aux alentours de 400 km d’altitude. Le nuage de débris provoqué par l’explosion est donc susceptible de croiser de temps à autre l’orbite de la station ou, du moins, de s’en approcher périodiquement. Ce péril risque de durer un petit moment, avant que les fragments ne se consument.
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