En ce début décembre 2021, le Soleil ne s’est pas couché sur le Pôle Sud depuis octobre. Cela fait deux mois que l’Antarctique est plongé dans des journées sans nuit. Cela va durer encore de nombreux mois — jusqu’à avril 2022. Mais comme le signale l’astronome Tanya Hill dans The Conversation le 2 décembre, il y aura malgré tout deux minutes nocturnes ce samedi 4 décembre 2021 pour une raison rare : une éclipse solaire.
Contrairement à une éclipse lunaire où l’ombre de la Terre cache la Lune (« la Lune s’éclipse »), une éclipse solaire signifie que le Soleil s’éclipse : on ne le voit plus, car il est caché par la Lune qui lui passe devant. Les rayons du Soleil sont bien moins nombreux à atteindre la Terre, la Lune les bloquant, ce qui explique les quelques instants nocturnes que cela offre. Les éclipses sont des phénomènes astronomiques rares et marquants à l’échelle d’une année, a fortiori les éclipses solaires totales qui n’adviennent que tous les 18 mois environ.
Ce samedi 4 décembre 2021, en Antarctique, l’éclipse solaire sera justement totale : le disque lunaire va entièrement recouvrir le disque solaire. Cela fera venir la nuit pour quelques instants dans la région.
Mais pourquoi est-ce si rare ?
La France ne sera pas dans la zone de visibilité de cette éclipse, qui est la 15e de notre siècle et qui, comme la plupart du temps, n’est visible que dans une partie du monde.
Mais concrètement : qu’est-ce que les manchots de l’Antarctique vont vivre que vous ne pourrez observer ?
L’éclipse solaire totale recouvre l’intégralité du Soleil (comme l’image ci-dessus), ce qui crée un disque sombre entouré d’un halo de lumière. C’est normal : la Lune est plus proche de nous, donc, lors de cet alignement, son disque est en mesure de recouvrir celui du Soleil.
Sur le site Flickr, un photographe professionnel a partagé sa prise de vue — depuis l’Antarctique — d’une éclipse solaire ayant eu lieu en 2008. Voici l’image qui en résulte, à un stade où l’éclipse n’est pas encore totale, puisqu’on aperçoit encore un croissant de lumière.
Très peu de communautés humaines auront l’occasion d’observer une forme totale de l’éclipse pour celle qui a lieu ce 4 décembre 2021 ; et en règle générale, pour voir des éclipses, il faut voyager. Alors que l’Antarctique connaîtra ses deux seules minutes de nuit pour plusieurs mois, « l’extrémité sud de l’Amérique du Sud, l’Afrique, l’Australie et la Nouvelle-Zélande verront une éclipse partielle relativement mineure », signale l’astronome Tanya Hill. En Australie, c’est la ville de Hobart où il sera possible d’observer l’éclipse la plus large, ce qui représente… un recouvrement de 11 % de la surface du Soleil. Dans une autre ville australienne, Melbourne, ce chiffre chute à 2 %.
« En fait, si vous n’en êtes pas conscient, vous ne pouvez même pas savoir que l’éclipse a lieu. Ce n’est qu’à partir du moment où 80 % ou plus du Soleil est masqué que nous remarquons un changement dans la lumière du jour », relève Tanya Hill. Quoi qu’il en soit, si vous avez l’occasion de voir une éclipse solaire, n’oubliez pas, même lorsqu’elle est partielle, que son observation demande un protocole de sécurité pour ne pas détruire vos yeux.
La prochaine éclipse solaire est pour avril 2022 : elle sera partielle du début à la fin. La prochaine éclipse solaire totale aura lieu en avril 2023 et vous ne pourrez pas non plus la voir depuis la France (et elle sera partielle dans la majeure partie des lieux où on pourra l’observer).
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