La grippe est une maladie récurrente et saisonnière. Chaque année, elle provoque jusqu’à 5 millions de formes graves dans le monde, et de 290 000 à 650 000 décès. Si l’on dispose déjà d’un vaccin contre ce virus, celui-ci dépasse rarement 40-50 % d’efficacité en pratique, en particulier car la menace change continuellement : chaque saison, il y a une souche différente à laquelle il faut s’adapter.
C’est là qu’un vaccin à ARN messager pourrait largement changer la donne. Cette technique consiste à livrer aux cellules humaines la « recette » de la protéine du virus visé, afin que le corps apprenne entièrement par lui-même à réagir efficacement lorsque le véritable virus se présente. Cela a fait ses preuves contre le covid (et il n’y a aucun risque d’un impact sur l’ADN), mais cela pourrait aussi révolutionner peu à peu la médecine.
Moderna a lancé récemment un essai clinique de phase 1 de son vaccin ARNm contre la grippe, intitulé mRNA-1010.
La phase 2 étudie maintenant le vaccin auprès de 500 personnes
Le 10 décembre 2021, la société a annoncé que les résultats de cette phase 1 s’avéraient encourageants. Auprès d’un groupe de 180 personnes, le vaccin a réussi à augmenter le nombre d’anticorps neutralisants « contre les quatre souches, chez les adultes âgés et jeunes, même à la dose la plus faible ». Il y avait trois dosages testés (50 µg, 100 µg, et 200 µg), avec peu de différences entre eux.
Les effets secondaires sont classiques et non-inquiétants. Bien que plus nombreux chez les plus jeunes que chez les adultes — crampe au bras, migraine –, ils n’étaient jamais graves et ne duraient pas longtemps (la surveillance de ces effets avait lieu au moins jusqu’à 29 jours après injection).
L’augmentation du nombre d’anticorps neutralisants ne suffit pas à évaluer l’efficacité véritable du vaccin. Il ne s’agit là que de données intermédiaires. Il faut maintenant s’intéresser à l’étape suivante, qui a déjà pu s’enclencher en novembre 2021, les premiers résultats étant prometteurs.
Dans cette phase 2, le groupe est élargi à 500 personnes. Plusieurs éléments vont être évalués :
- Le dosage permettant d’obtenir le meilleur ratio entre efficacité et innocuité (effets sans risques). Les dosages testés seront les deux plus faibles déjà testés en phase 1 — 50 µg et 100 µg), auxquels est ajouté un nouveau dosage, encore plus faible, de 25 µg.
- Comparer ce vaccin à ARNm avec certains des vaccins déjà homologués (et qui ne sont pas basés sur l’ARNm mais sur des techniques traditionnelles, comme le vaccin d’AstraZeneca pour le covid).
En clair, si les résultats sont actuellement prometteurs, les résultats de cette phase 2 seront déterminants : ils permettront de savoir si la promesse de phase 1 se confirme. Les données intermédiaires devraient être accessibles d’ici début 2022 d’après Moderna.
La même entreprise annonçait récemment lancer un essai clinique d’un vaccin à ARN messager contre le virus du sida.
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