C’est une défaillance qui pourrait occasionner du retard dans le planning du Space Launch System (SLS), la nouvelle fusée de la Nasa. Depuis quelques semaines, l’agence spatiale américaine est confrontée à un comportement anormal du contrôleur d’un des moteurs du lanceur, qui ne répond pas comme il devrait. Et aux dernières nouvelles, le dépannage n’est pas achevé.
C’est ce qu’a confirmé la Nasa au cours de la semaine passée, début décembre, citée par Ars Technica le 10 décembre. Le contrôleur récalcitrant est celui qui supervise le moteur 4 de la fusée SLS, qui en compte quatre justement au niveau de l’étage principal. Celui-ci est surplombé par un étage supérieur, qui doit être propulsé par un unique moteur puis quatre, à plus long terme.
Avant le 22 novembre, le contrôleur du moteur 4 fonctionnait comme prévu avec les autres systèmes embarqués, notamment l’ordinateur de bord. Mais depuis, il n’a pas marché de façon nominale. Il s’agit d’un élément crucial : de mauvaises indications en provenance de ce contrôleur pourraient compromettre la réussite d’un décollage, faute d’avoir une vue correcte sur ce qui se passe au niveau de la motorisation.
Le 6 décembre, la revue spécialisée Nasa Spaceflight indiquait que « la nature du problème et le chemin à parcourir pour le résoudre sont encore inconnus et devront être pris en compte, mais les prévisions actuelles concernant la date à laquelle le véhicule sera prêt à être lancé sont passées de fin janvier à mi-février ». Mais ça pourrait s’aggraver.
Encore du retard à prévoir pour la mission Artemis 1
Il était envisagé de déployer le SLS sur son pas de tir à partir du 29 décembre, mais ce transfert n’aura vraisemblablement pas lieu avant la mi-janvier. En conséquence, un décollage au mois de février devient progressivement de plus en plus incertain, même si officiellement le planning n’a pas changé, compte tenu de toutes les autres étapes intermédiaires à accomplir avant la mise à feu.
Le vol prévu en février 2022 (qui deviendra peut-être mars 2022 si les choses ne se passent pas comme prévu) doit être consacré à la mission Artemis 1. Ce sera à la fois le vol inaugural du Space Launch System et les débuts concrets du programme Artemis, qui consiste à faire revenir des astronautes sur la Lune durant la décennie 2020.
Cette mission Artemis 1 n’embarquera personne à bord. C’est avec Artemis 2, qui est attendue en 2023, qu’un équipage embarquera dans la capsule Orion pour faire un petit tour autour de la Lune — la mission Artemis 1 vise exactement la même chose, à la différence que la capsule sera inoccupée. Artemis 3 doit permettre de déposer des astronautes à la surface lunaire.
La Nasa ne peut pas choisir n’importe quel créneau pour lancer la mission Artemis 1. C’est la position de la Terre sur son axe et celle de la Lune par rapport à la Terre qui déterminent les fenêtres de tirs possibles, qui s’étendent chacune pendant une quinzaine de jours, rappelle The Verge. La bonne nouvelle, c’est qu’il y a des fenêtres de tir en mars et avril 2022.
Le premier décollage du programme Artemis n’a cessé d’avoir du retard par rapport aux premières prévisions. Au tout début, l’agence spatiale américaine avait pendant un temps espéré y parvenir dès 2017. Dernièrement, la Nasa espérait faire décoller Artemis 1 avant la fin 2021. Finalement, ce devrait être en 2022. Quant au retour des astronautes sur la Lune, il aura lui aussi du retard.
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