Le variant Omicron est en France et sa propagation dans le pays devrait être à la fois favorisée par une couverture vaccinale encore insuffisante (il reste près de 10 % de la population éligible qui se tient à distance des vaccins) et par un relâchement par les fêtes de fin d’année, un moment de convivialité où les gestes barrières sont moins respectés et les déplacements de la population dans le pays plus nombreux.
Ces facteurs sont susceptibles d’accélérer encore la diffusion de la nouvelle souche dans le pays, dont les scientifiques disent qu’elle est plus virulente que le variant Delta, qui s’est avéré lui aussi très dynamique et a remplacé en l’espace de quelques mois les anciennes variétés du coronavirus. D’aucuns s’attendent à ce qu’Omicron remplace Delta en 2022.
La trajectoire de ce nouveau variant peut désormais être suivie à travers les outils du site CovidTracker, qui a été lancé en 2020 par Guillaume Rozier, très peu de temps après les débuts de la pandémie. Cet ingénieur en informatique a fait de ce service la référence grand public pour regrouper les principales données sur l’évolution de la maladie, mais aussi un « hub » d’accès pour diverses ressources.
Comment suivre le variant Omicron en France ?
L’évolution de CovidTracker pour tenir compte d’Omicron a justement été annoncée le 19 décembre par Guillaume Rozier, sur Twitter : « il est désormais possible de suivre la proportion de cas suspectés Omicron (absence mutation L452R des tests criblés) en page d’accueil ». On peut ainsi visualiser dans un tableau interactif une courbe rouge représentant Omicron.
Le tableau que fournit CovidTracker repose sur une discrimination d’une mutation, appelée L452R. Elle se trouve d’ordinaire sur le variant Delta (on en a parlé à quelques occasions, notamment lorsqu’il a été constaté que 85 % des personnes hospitalisées sont non vaccinées en France et quand il a été question de montrer l’efficacité de la vaccination contre le variant Delta).
La particularité du variant Omicron est qu’il n’a pas cette mutation L452R. Dans ces conditions, en se basant sur les résultats des tests criblés permettant de voir quels sont les cas dont le virus porte cette mutation ou non, il est estimé que près de 7 % des cas positifs en France le sont à cause d’Omicron. Et de toute évidence, c’est une dynamique qui va s’accroître compte tenu de la courbe.
Il est à noter que cette visualisation concerne le pays entier, mais il est possible sur CovidTracker de cibler la situation département par département. Dans certains territoires, la situation est plus préoccupante qu’au niveau national. Un exemple avec Paris, dont Omicron représenterait plus de 27 % — il s’agit cette fois d’un tableau fixe, mais qui est actualisé régulièrement.
En l’état actuel des choses, les premières remontées scientifiques autour d’Omicron confirment une virulence accrue de ce variant par rapport à tous les autres. Cela dit, sa létalité n’est pas aussi critique que ce que laissaient penser certaines prévisions très pessimistes. Le virus reste néanmoins dangereux : il est plus nuisible que le variant Delta et se propage plus facilement.
Dans tous les cas de figure, d’autres études sont requises pour affiner ce que l’on sait d’Omicron. Car même si ce variant est moins sévère, il conserve une puissance pathogène évidente, du fait d’un profil plus agressif que Delta. Prudence étant mère de sûreté, il demeure important de respecter le plus possible les gestes barrières et de ne pas tarder à faire sa dose de rappel.
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