Malgré un contexte mondial toujours aussi incertain sur le plan sanitaire, 2021 fut aussi une année faste pour les découvertes et les événements astronomiques. Voici une petite sélection pour se souvenir de ce qui a marqué ces douze derniers mois.

4 janvier : un consensus sur l’âge de l’Univers

Des astrophysiciens sont allés observer la plus ancienne lumière présente dans l’Univers pour s’accorder sur un âge. Leur verdict : l’Univers a soufflé 13,77 milliards de bougies. À plus ou moins 40 millions d’années près. L’étude confirme la plupart des estimations sur le sujet et permet d’affirmer que les modèles en place sont fiables, sachant que certains pensaient qu’il pouvait y avoir un écart de quelques centaines de millions d’années. Autre avantage : elle confirme que les mesures si difficiles sont validées.

14 janvier : conjonction entre Mercure, Jupiter et la Lune

En ce début d’année, Mercure était particulièrement visible chaque soir. Et tout particulièrement le 14 janvier où elle était en compagnie de Jupiter et d’un fin croissant de Lune. Tout ce beau monde pouvait être visible à l’œil nu pendant quelques dizaines de minutes. Saturne n’était pas bien loin non plus, mais plus difficile à repérer.

Février : Oumuamua « l’extraterrestre »

Le mois de février a vu des querelles d’astronomes autour d’Oumuamua. Cet astéroïde venu d’un autre système solaire a été qualifié de « vaisseau extraterrestre » par un chercheur qui a publié un livre sur le sujet. Abraham Loeb avait consacré plusieurs articles à cette hypothèse très personnelle avant ce livre, et la communauté scientifique a dû réagir pour rappeler que l’objet était assez intéressant en soi sans qu’il n’y ait besoin de chercher des aliens partout… L’auteur n’étant, a fortiori, même pas spécialiste des astéroïdes.

Vue d'artiste d'Oumuamua. // Source : ESA/Hubble, NASA, ESO, M. Kornmesser
Vue d’artiste d’Oumuamua. // Source : ESA/Hubble, NASA, ESO, M. Kornmesser

31 mars : des rayons X sur Uranus

Toutes les planètes du Système solaire émettent des rayons X… toutes ? Non ! Uranus et Neptune restent muettes sur cette longueur d’onde. Jusqu’à cette étude qui affirme qu’ils ont enfin été détectés sur Uranus. Il reste à savoir exactement d’où ils viennent, et à ce sujet, la question reste ouverte. Il pourrait s’agir d’une réflexion des rayons du Soleil, ou alors d’une source interne, par exemple autour des anneaux de la planète comme c’est le cas pour Saturne.

22 avril : pic d’activité des Lyrides

Comme tous les ans, le mois d’avril était celui des Lyrides. Un essaim d’étoiles filantes visible chaque soir pendant une dizaine de jours. Les Lyrides se produisent lorsque la Terre croise le chemin de la comète Thatcher.

10 mai : du gaz qui bourdonne au fin fond du Système solaire

L’engin humain le plus lointain de la Terre poursuit ses découvertes. Le 10 mai dernier, une étude révèle que Voyager 1 a détecté un signal produit par le gaz interstellaire, à plus de 23 milliards de kilomètres de nous. Ce signal est faible et continu, indépendant des éjections émanant du Soleil. Un des auteurs parle d’une pluie calme et douce. Voyager 1 qui a encore quelques années devant elle avant de cesser d’émettre, près de 50 ans après son lancement.

10 juin : une éclipse de Soleil

Le spectacle n’était pas extraordinaire vu de la France, mais depuis les États-Unis, l’éclipse solaire partielle a donné lieu à de magnifiques photos. Cela dit, la palme du cliché le plus original revient à Hinode : un satellite japonais qui a observé le phénomène aux rayons X. Le résultat impressionnant dévoile également la couronne solaire, là où naissent les éruptions solaires.

L'éclipse du 10 juin 2021. // Source : Vidéo YouTube NASA's Marshall Space Flight Center
L’éclipse du 10 juin 2021. // Source : Vidéo YouTube NASA’s Marshall Space Flight Center

25 juin : une mégacomète s’approche du Soleil

Elle est plus 1 000 fois plus massive que ses congénères : C/2014 UN 271 est une méga-comète découverte par des astronomes avec l’observatoire Cerro Tololo. Le fruit de plusieurs années de travail, car l’objet reste relativement petit par rapport à une planète par exemple et se trouve au-delà de l’orbite de Neptune. D’ici 2031 elle devrait être plus proche du Soleil et donc devenir plus visible, même s’il ne faut pas espérer voir grand chose à l’œil nu, étant donné qu’elle sera à près de deux milliards de kilomètres de nous. Mais les scientifiques l’étudieront d’un peu plus près pour en savoir plus sur elle.

28 juillet : de la lumière derrière un trou noir

La scène se passe à 800 millions d’années-lumière de la Terre : un trou noir supermassif qui émet des rayons X. C’est la première fois que de telles émissions ont pu être détectées. Elles viennent de derrière le trou noir, et si les télescopes NuSTAR et XMM-Newton ont pu les détecter, c’est parce que la masse de l’objet est telle, qu’elle courbe la lumière. Cette découverte est inattendue, car la théorie veut qu’aucune lumière ne puisse s’échapper d’un trou noir.

12 août : le pic des Perséides

C’est traditionnellement le moment fort de l’année pour voir des étoiles filantes avec des conditions météo généralement meilleures que le reste de l’année. Le pic des Perséides était visible à l’œil nu en regardant vers Cassiopée. Les Perséides viennent de la comète Swift-Tuttle dont la traînée croise régulièrement l’orbite de la Terre.

31 août : l’Accident

Une naine brune surnommée l’Accident a fait parler d’elle l’été dernier. Découverte par hasard, d’où son nom, cette « étoile ratée » trop petite pour réaliser la fusion de l’hydrogène est particulièrement vieille, au moins 10 milliards d’années, donc le double de ses semblables. Mais en plus, elle a une température plus élevée que ce que prévoient les modèles. Beaucoup de questions tournent autour de cet astre qui pourrait être observé bientôt par le télescope spatial James Webb.

15 octobre : un impact filmé sur Jupiter

C’est un simple flash lumineux qui a attiré l’œil des astronomes ce jour-là. Un signal de quelques secondes observé par deux scientifiques japonais sur la planète Jupiter, sur la partie tropicale nord. L’événement en soi n’a rien d’extraordinaire, mais il est rare qu’il soit vu depuis la Terre. Il s’agirait d’un astéroïde ou d’une comète qui serait tombée dans les couches de gaz de la planète géante, provoquant l’apparition d’un éclair. Dans tous les cas, ces impacts peuvent nous en apprendre plus sur la manière dont Jupiter réagit aux corps autour d’elle.

2 novembre : une comète qui s’agite un peu trop

L’objet est connu depuis près d’une centaine d’années, et pourtant, il réserve des surprises. Les astronomes ont été surpris de voir la comète 29P s’agiter de manière étrange. Des éruptions lumineuses ont été observées pendant quelques semaines. Une première depuis sa découverte. Ces sursauts sont imprévisibles et pour le moment inexplicables. Une campagne d’observation a été lancée pour en savoir plus, avec même la participation du télescope Hubble qui était en panne à ce moment-là, mais qui va mieux depuis.

16 décembre : le son de Ganymède

L’aperçu d’un autre monde à travers les « oreilles » de Juno. La sonde en orbite autour de Jupiter a capté un signal en provenance d’une de ses lunes. Un son provoqué par l’activité magnétique de Ganymède. Lorsqu’il a été capté, la sonde n’était qu’à 1 000 kilomètres de la surface. Un enregistrement forcément enthousiasmant alors que Ganymède va prochainement être scrutée par une autre sonde : JUICE. L’engin européen devrait décoller, si tout va bien, en 2023.

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