Des premiers éléments « encourageants ». Voilà comment l’agence de sécurité sanitaire britannique (UKHSA) qualifie les données sur des patients infectés par le variant Omicron qu’elle a pu analyser. Ses conclusions préliminaires ont été publiées ce 23 décembre — on peut les consulter sur le site du gouvernement du Royaume-Uni. Elles portent sur le risque d’hospitalisation des personnes infectées par Omicron, l’efficacité des vaccins dans la prévention de l’apparition de symptômes ainsi que sur le taux de réinfection.
Un risque d’hospitalisation qui semble réduit avec Omicron
Le point le plus encourageant de ces premières données est que les personnes infectées par le variant Omicron semblent courir moins de risques de développer des formes graves de la maladie. L’UKHSA indique ainsi que le risque qu’un cas identifié soit admis à l’hôpital est « réduit avec Omicron, comparé au variant Delta ».
Selon l’agence britannique, une personne infectée par Omicron aurait :
- 31 % à 45 % moins de risques de devoir être emmenée dans un service d’urgence comparé au Delta
- 50 % à 70 % moins de risques d’être admise à l’hôpital comparé aux personnes infectées par variant Delta
Cela ne signifie en aucun cas que le variant Omicron ne représente pas une menace sérieuse pour la population. D’abord parce que l’analyse de l’agence de sécurité sanitaire britannique porte pour l’heure sur un nombre encore très restreint de données. L’UKHSA met ainsi en garde : « cette analyse est préliminaire et très incertaine en raison du petit nombre de cas Omicron actuellement à l’hôpital ».
Autre élément ajoutant beaucoup d’incertitude à ces tendances qui semblent se dessiner : au Royaume-Uni, le variant Omicron s’est encore peu répandu chez des personnes d’un âge plus avancé, ce qui rend ces conclusions préliminaires peu représentatives de l’impact que ce variant risque d’avoir chez elles. L’UKHSA met enfin en exergue les difficultés que les pouvoirs publics ont à « évaluer avec précision » l’historique covid des cas étudiés et à savoir si elles ont été précédemment infectées par d’autres variants covid.
Par ailleurs, même s’il s’avère qu’Omicron a effectivement une dangerosité plus faible, son degré de contagiosité semble bien plus élevé.
Une contagiosité bien plus forte
L’analyse préliminaire de l’agence de sécurité sanitaire britannique indique ainsi que le nombre de personnes ayant été infectées par Omicron alors qu’elles avaient déjà contracté le Covid par le passé augmente « drastiquement ». Sur les cas Omicron étudiés, 9,5 % avaient ainsi déjà été infectés par un autre variant du Covid précédemment. « Beaucoup d’infections préalables étant asymptomatiques, cela signifie qu’on sous-estime probablement nettement la proportion de réinfections avec Omicron », avertit l’UKHSA.
Quelle efficacité des vaccins contre Omicron ?
Selon les données préliminaires de l’agence de santé britannique, les vaccins semblent moins efficaces contre les formes symptomatiques d’Omicron. « Des éléments montrent que la protection contre les formes symptomatiques décroit après la seconde dose, puis s’améliore après la dose de rappel. Mais les dernières données suggèrent que ce niveau de protection supplémentaire décroît plus rapidement ».
Selon l’agence, la protection offerte par les vaccins semble 15 à 25 % plus basse au bout de 10 semaines. Cela peut varier en fonction des schémas vaccinaux (2 à 3 doses).
Même s’il conduit moins de personnes à l’hôpital en proportion, le variant Omicron en conduira davantage en tout, car il se répand bien plus vite que les précédents variants ce qui fait planer la menace d’une saturation des hôpitaux. Et si ces derniers ne peuvent prendre en charge correctement tous leurs patients, leurs chances de guérison sont forcément réduites. La plus grande prudence reste donc de mise.
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