Plus contagieux, le variant Omicron est en train de s’imposer. Change-t-il aussi les symptômes ? Les données demeurent préliminaires, mais font peu à peu apparaître le profil de cette nouvelle souche du coronavirus.

Les premières données sur le variant Omicron, nouvelle souche du coronavirus, montrent que celui-ci est bien plus contagieux. La circulation très rapide du variant étaye ce postulat. Mais que change-t-il à la maladie Covid-19 ?

Comme pour la contagiosité, la majorité des données accessibles sur les symptômes, en cette fin décembre 2021, sont « préliminaires » : ce sont des études diffusées en preprint (c’est-à-dire non encore publiées dans une revue médicale) ou bien des rapports. L’un d’entre eux, publié le 24 décembre 2021 par le conseil scientifique du Royaume-Uni, fait le point sur les données de l’application ZOE.

Cette application permet aux utilisateurs et utilisatrices de renseigner leur infection au covid et d’autres informations — telles que la forme de leur maladie, sa durée, etc. Cela constitue une source de données précieuse pour la recherche sur le covid, et à grande échelle (plus de 4 millions de personnes l’ont déjà utilisé).

Des symptômes de départ plus proches du rhume, moins de perte de goût ou odorat ?

« Il y a des preuves préliminaires de changements dans les symptômes rapportés avec Omicron. Cela concerne notamment la perte de goût et d’odorat, qui semble être rapportée moins fréquemment », relève le conseil scientifique britannique.

Le variant omicron semble avoir des symptômes différents que le delta. // Source : Pexels
Le variant omicron semble avoir des symptômes différents que le delta. // Source : Pexels

C’est effectivement ce que l’on peut lire dans l’analyse fournie par l’application ZOE. « Les données ZOE montrent clairement que les symptômes les plus importants ne sont plus une toux continue, une température élevée, ni une perte de goût ou d’odorat », relève l’application.

Pour la plupart des gens qui ont renseigné leurs symptômes, une infection symptomatique au variant Omicron « ressemble bien davantage à un rhume » :

  • Mal de gorge
  • Mal à la tête
  • Écoulement nasal

Même pour les cas où les symptômes demeurent plus ressemblants aux précédentes souches (avec, donc, de la toux), la perte de goût et d’odorat semble globalement très absente alors qu’il s’agissait d’un élément important du variant Delta.

Des travaux préliminaires de l’université de Hong-Kong, diffusés en ligne sous forme de preprint (et non dans une revue médicale), identifient une potentielle raison à la ressemblance entre le variant Omicron et le rhume : la souche infecterait davantage, et plus rapidement, les bronches ; tout en infectant moins sévèrement les poumons que les précédents variants. Cela pourrait expliquer des différences de symptômes.

Impossible de dire si Omicron est un « variant moins dangereux »

Cela rend une infection au covid plus difficile à distinguer, dans ses débuts, du rhume. En cas de premiers symptômes de ce type, si vous avez l’impression d’avoir un rhume, le réflexe est de miser sur le dépistage. Car il ne faut pas s’y tromper : ce n’est pas parce que les premiers symptômes ressemblent au rhume que la maladie sera aussi bégnine qu’un rhume, cela n’en demeure pas moins un coronavirus. Par ailleurs, comme depuis les débuts de la pandémie, vous pouvez contracter une version légère de la maladie mais contaminer quelqu’un pouvant souffrir de symptômes plus graves.

Un certain nombre de données suggèrent que la maladie provoquée par le variant Omicron serait globalement moins sévère — c’est-à-dire provoquant des formes moins graves de la maladie. Même si ces données venaient à être consolidées, il ne faudrait pas en tirer la conclusion, hâtive, que le variant est moins dangereux : statistiquement, un variant plus contagieux, et à la diffusion rapide, peut provoquer une saturation hospitalière très importante.

À l’heure actuelle, on ne sait pas encore avec certitude si les données de terrain sur les différences de symptômes s’expliquent directement par le variant Omicron, ou bien par le statut des personnes infectées : il n’est pas impossible que la vaccination soit à l’origine de premiers symptômes atténués ; or le taux de personnes vaccinées dans la population britannique est assez élevé. Il s’agit également de mieux comprendre l’impact du variant sur les différentes tranches d’âge, y compris chez les enfants (les États-Unis connaissent un pic d’hospitalisations chez les plus jeunes).

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