Le télescope James Webb pourra fonctionner deux fois plus longtemps dans l’espace. Son lancement a été d’une telle précision, qu’il n’aura pas besoin de trop solliciter ses réserves de carburant.

Voilà une formidable nouvelle pour les astronomes et celles et ceux qui suivent avec intérêt l’actualité spatiale : le lancement du télescope James Webb a été d’une précision telle qu’il n’aura pas besoin de sursolliciter ses réserves d’ergol — son « carburant », en somme. En conséquence, la durée de la mission de James Webb pourra être doublée.

James Webb pourra fonctionner pendant plus de 10 ans

C’est ce qu’a annoncé l’Agence spatiale européenne le 29 décembre 2021 dans un point d’étape publié sur son site web : « L’équipe Webb a analysé sa trajectoire initiale et déterminé que l’observatoire devrait disposer d’une quantité suffisante d’ergol pour permettre le soutien des opérations scientifiques en orbite pendant une durée de vie nettement supérieure à dix ans. »

Jusqu’à présent, il était acquis sur le télescope spatial devait avoir au moins cinq ans de carrière opérationnelle une fois en place, courant 2022. L’engin est actuellement en transit vers sa destination, qu’il atteindra fin janvier 2022. Il aura ensuite devant lui six mois de préparation pour calibrer ses instruments d’observation et procéder à des tests d’alignement pour s’assurer que tout est en ordre.

Il était espéré que l’observatoire puisse dépasser cette échéance de cinq ans pour continuer à fournir des données aux scientifiques et accroître les connaissances sur les trous noirs, les premiers temps de l’Univers après le Big Bang, la constitution des étoiles et des galaxies ou encore les exoplanètes, y compris celles ayant des propriétés favorables à l’apparition de la vie.

Ariane 5 James Webb
Regardez-moi toute cette précision. // Source : Bill Ingalls

Cette espérance s’est donc concrétisée, avec l’assurance que James Webb pourra fonctionner au moins cinq ans de plus, voire quelques années au-delà. L’Agence spatiale européenne déclare en effet que l’on est parti pour avoir des nouvelles de l’observatoire pendant plus de dix ans. La durée exacte dépendra de la manière dont les réserves d’ergol seront gérées au fil des ans.

À cette occasion, l’Agence spatiale européenne a adressé un satisfecit à ses équipes, mais aussi et surtout à Arianespace, qui met en œuvre la fusée Ariane 5. C’est elle qui a servi à envoyer le télescope dans l’espace depuis le centre spatial guyanais, le 25 décembre dernier. Et c’est grâce à la qualité du tir que l’on a pu essentiellement préserver les réserves d’ergol de James Webb.

Des manoeuvres de corrections très précises

« Le supplément d’ergols est dû en grande partie à la précision du lancement d’Arianespace Ariane 5, qui a dépassé les exigences requises pour mettre Webb sur la bonne trajectoire », écrit ainsi l’Agence spatiale européenne. C’est l’occasion pour les Européens de démontrer l’excellence du lanceur et leur savoir-faire en matière de lancements dans l’espace.

Deux autres facteurs ont joué dans la sauvegarde du « carburant » de James Webb : les deux manœuvres de correction de trajectoire, qui ont été aussi très précises, fait savoir l’agence. La première, qui a duré 65 minutes, a permis d’ajouter 20 mètres par seconde à la vitesse de déplacement de l’engin. Une seconde de 9 minutes et 27 secondes a rajouté 2,8 mètres par seconde.

Le « carburant » répond à plusieurs besoins : ajuster le vol de James Webb jusqu’à sa destination et son insertion en orbite à l’emplacement voulu. Ensuite, il servira à maintenir non seulement l’engin en place au cours des années, mais aussi à pointer le télescope vers des points d’intérêt spatiaux. En clair, tout ce que l’on sauvegarde avant pourra servir après.

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