Elon Musk est formel, il y a de la place pour tout le monde dans l’espace, pour lancer autant de satellites qu’ils veulent. « L’espace est juste extrêmement gigantesque, et les satellites sont vraiment minuscules », a-t-il assuré dans une interview au Financial Times le 29 décembre 2021.
Cette réponse survient à la suite d’une récente polémique lancée par la Chine, qui a signalé aux Nations unies deux événements en 2021 au cours desquels les satellites de Starlink (SpaceX) auraient menacé la sécurité de sa station spatiale. Le gouvernement a informé « le Secrétaire général de phénomènes qui constituent un danger pour la vie ou la santé des astronautes à bord de la Station spatiale chinoise », dans une note verbale officielle.
Au même moment, le chef de l’Agence spatiale européenne (ESA) s’est inquiété du fait que le milliardaire à la tête de SpaceX soit celui qui « fasse les règles » en matière d’espace, à défaut d’une coordination internationale sur le sujet.
Il faut dire que Starlink (un réseau de satellites lancés par SpaceX, dans le but de fournir Internet à des endroits reculés du globe), a multiplié les lancements de satellites en orbite, surtout en 2021. Il y en aura bientôt 2 000 dans l’espace — et ça ne risque pas de s’arrêter là, malgré de nombreuses alertes sur certains risques.
Musk parle de concurrence, mais pas de pollution lumineuse
Selon Elon Musk, il est possible d’envoyer des « dizaines de milliards » de satellites en orbite sans que cela pose problème. Il a comparé « quelques milliers de satellites dans l’espace » à « quelques milliers de voitures sur la Terre ».
« Nous n’empêchons pas les autres de le faire, d’une quelconque manière que ce soit, et nous n’avons pas l’intention de le faire », a-t-il ajouté, commentant ainsi plutôt la question de la concurrence, mais pas celle de la pollution lumineuse ou des risques de collisions.
Certains astronomes estiment que les risques d’embouteillage dans l’espace sont encore faibles, tandis que d’autres tirent déjà la sonnette d’alarme, comme l’astrophysicien Jonathan McDowell interrogé par le FT. Il souligne que réaliser des manœuvres à distance pour que les satellites évitent des collisions peut « prendre des heures, voire des jours » et que cela montre qu’il y a déjà beaucoup trop de ces appareils en orbite.
La pollution lumineuse, quant à elle, concerne le risque d’émettre tellement de lumière dans le ciel que cela empêchera, à terme, les astronomes d’étudier des phénomènes spatiaux. C’était déjà le cas en 2019 avec une pluie d’étoiles filantes. Depuis, Starlink a lancé un millier de satellites de plus, et Amazon a reçu en juillet 2020 l’autorisation de lancer plus de 3 000 satellites.
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