La mission DART, qui va s’entraîner à dévier un astéroïde en se crashant dessus, a pris ses toutes premières photos. Des images importantes, car elles prouvent que la caméra embarquée à bord n’a pas souffert du décollage.

Violentes vibrations, changement de température extrême. Le lancement d’une mission spatiale met souvent les instruments de précision à bord à rude épreuve. L’équipe qui supervise DART, la mission chargée de s’entraîner à dévier un astéroïde, attendait donc avec impatience de savoir si la caméra embarquée était toujours fonctionnelle. « Les composants de l’instrument télescopique de l’engin sont sensibles à des mouvements aussi infimes que 5 millionièmes de mètre. Un tout petit déplacement d’un élément de l’instrument pouvait poser de sérieux problèmes », explique la Nasa sur son site.

L’équipe de DART (Double Asteroid Redirection Test) a cependant reçu une bonne nouvelle, nous apprend une publication de l’agence spatiale américaine du 22 décembre : quelques semaines après son lancement de la base de Vandenberg en Californie, la sonde a ouvert l’oeil et pris ses toutes premières photos.

La sonde DART a pris ses premières photos

Dans la première image, prise le 7 décembre, on peut observer une douzaine d’étoiles près de la zone d’intersection de la constellation de Persée, de la constellation des Poissons et de celle du Taureau. Ce cliché a été pris à 3,2 millions de kilomètres de la Terre, soit 11 secondes-lumière.

La première photo de DART  // Source : NASA/Johns Hopkins APL
La première photo de DART Source : NASA/Johns Hopkins APL

L’équipe en charge de superviser la navigation de la mission DART a utilisé les étoiles de cette photo pour déterminer comment la caméra télescopique (baptisée DRACO) était orientée par rapport à l’engin spatial. « Grâce à ces éléments, l’équipe DART a pu déplacer précisément la sonde afin de pointer DRACO vers des objets intéressants, tels que l’amas M38 ».

Dans une seconde photo, prise le 10 décembre, la mission DART a ainsi pu immortaliser les étoiles de cet amas, situé à 4 200 années-lumière de nous. « Capturer volontairement des images comme celle-ci, avec beaucoup d’étoiles, aide l’équipe à détecter les imperfections optiques et à évaluer avec précision la luminosité des objets. Toutes ces données sont importantes pour s’assurer que DRACO fonctionne avec précision, lorsqu’elle commencera à prendre en photo la destination de l’engin spatial, le système binaire Didymos », précise la Nasa.

La 2e photo de la mission DART // Source : NASA/Johns Hopkins APL
La 2e photo de la mission DART // Source : NASA/Johns Hopkins APL

Les dernières images que prendra DART devraient être assez impressionnantes. Pour s’entrainer à dévier un astéroïde, cette mission va en effet employer les grands moyens et… se crasher dessus.

La sonde DART va se crasher sur l’astéroïde Dimorphos

Le vaisseau DART pèse 550 kilogrammes et est dirigé vers un astéroïde baptisé Dimorphos qui orbite lui-même autour d’un astéroïde nommé Didymos. Si tout se déroule comme prévu, la sonde s’écrasera dessus à l’automne 2022. L’objectif est de modifier de cette manière l’orbite de la lune de Didymos.

Dimorphos ne menace en aucune manière la Terre. Mais c’est une candidate idéale pour s’entraîner à dévier un astéroïde qui poserait un risque, car la lune de Didymos mesure environ 160 mètres, « ce qui est typique de la taille des astéroïdes qui pourraient constituer la menace la plus importante pour la Terre ». Par ailleurs « les scientifiques peuvent mesurer le changement d’orbite de Dimorphos avec des télescopes au sol », explique la Nasa.

Il devrait ainsi être plus facile de repérer la déviation provoqué par DART sur Dimorphos. Cette déviation sera en effet infime. Si l’on visait un astéroïde non binaire de la taille de Didymos, il faudrait peut-être des années pour la percevoir. Le fait de viser la lune de ce système astéroïdal devrait permettre d’évaluer la déviation plus rapidement, en observant l’orbite de Dimorphos autour de Didymos.

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