La nouvelle fusée européenne Ariane 6 est en chemin vers la Guyane, où elle effectuera les derniers essais avant son vol inaugural, en milieu d’année 2022.

2022 sera l’année du vol inaugural de la nouvelle fusée européenne Ariane 6. Les principaux éléments constitutifs du lanceur sont désormais en chemin vers le centre spatial guyanais, en Amérique du Sud, pour se préparer au jour J. C’est ce qu’a annoncé dans un communiqué du 4 janvier ArianeGroup, la société française qui s’occupe du développement et de l’intégration du lanceur.

Le voyage, qui se fait par la mer, prendra plusieurs jours. L’arrivée des deux étages de la fusée sur zone est attendue pour la mi-janvier. Il a fallu préalablement rassembler les deux parties à Brême, en Allemagne, pour mettre le cap jusqu’en Guyane à bord d’un navire, qui traversera successivement la mer du Nord, La Manche puis l’Atlantique.

Les tests combinés, ultime étape pour Ariane 6

Sur place, une nouvelle étape s’ouvrira : celle de l’assemblage des deux étages. Elle se fera à l’horizontale, c’est-à-dire avec le lanceur en position couchée. La fusée sera ensuite redressée dans le bâtiment d’assemblage, grâce à un portique capable de la mettre à la verticale. L’adjonction des propulseurs d’appoint (deux ou quatre selon la configuration retenue) surviendra après.

Mais pour qui espère un vol tout de suite, il faudra encore attendre. « Ce premier exemplaire complet d’Ariane 6 est destiné aux essais combinés du lanceur avec son nouveau pas de tir », prévient ArianeGroup. La nouvelle aire de lancement, qui a mis des années à sortir de terre, est prête à fonctionner depuis l’automne 2021. Il ne manque plus que la fusée, en somme.

Il y aura bien une mise à feu, mais statique. Ou plutôt, des mises à feu pour voir si tout se passe bien. Ce sera le moteur Vulcain 2.1, qui assure la propulsion du lanceur au moment du décollage, qui sera mobilisé, avec plusieurs allumages à partir d’avril 2022. Ce sera alors le début des tests combinés, mais avec une exception : les boosters resteront inertes.

Ariane 6
Vue d’artiste d’un envol d’Ariane 6, avec ses quatre propulseurs d’appoint se détachant de la fusée. // Source : ESA

« Pour les tests combinés, les boosters n’ayant pas besoin d’être mis à feu seront chargés d’une matière inerte, mais ils permettront de reproduire la masse et l’encombrement et de tester les opérations d’accostage au lanceur », détaille Franck Huiban, directeur des programmes civils d’ArianeGroup, cité dans le communiqué. Tout ceci se fera sur le pas de tir.

D’autres tests seront effectués ce printemps. Bien que moins spectaculaires qu’un allumage des moteurs, ils sont tout aussi importants, comme le remplissage et la vidange des réservoirs et les logiciels de vol. Ce sont là aussi des points critiques pour la sûreté du lanceur sur l’aire de lancement, mais aussi pour la fiabilité de sa trajectoire dans le ciel.

Et le test de l’étage supérieur, alors ? Comme il n’est pas question de faire partir cet exemplaire, du moins pas dans l’immédiat, comment tester le comportement de la partie haute d’Ariane 6 ? Pour cela, un test parallèle aura lieu avec un exemplaire additionnel de cet étage, propulsé par le moteur ré-allumable Vinci. Ce test se fera en Allemagne, à Lampoldshausen.

« La réussite de ces tests démontrera la robustesse et l’efficacité du système de lancement Ariane 6. Il est en effet essentiel d’anticiper tous les risques potentiels et de finaliser toutes les vérifications dans les conditions les plus proches possible du vol, pour assurer la réussite du lancement inaugural d’Ariane 6 », poursuit Franck Huiban.

Le vol inaugural d’Ariane 6 est attendu vers le milieu de l’année.

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