Le dépliage progressif du pare-soleil du télescope James Webb était une phase cruciale. Si cruciale que la Nasa s’est même lancée dans une diffusion de l’événement, au moment de tendre la dernière membrane de la structure le 4 janvier 2022. Mais si vous espériez voir en direct le JWST dans l’espace, vous avez sans doute été déçus : on ne voyait que des images du centre de contrôle de la mission.
Aucune image du JWST n’a été prise directement dans l’espace. C’est normal : l’observatoire n’embarque pas de caméra (autre que ses instruments scientifiques) à son bord. Contrairement aux rovers et aux sondes qui peuvent être équipées pour envoyer des images diverses, d’atterrissage ou des selfies, le JWST n’a pas été équipé pour se photographier lui-même. Il n’y a pas de contrôle visuel sur le télescope en train d’être déployé.
Des caméras se briseraient
L’astrophysicien Jonathan McDowell, du Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics, explique bien pourquoi dans un tweet du 4 janvier : « Il fait très sombre et froid » du côté où le JWST doit observer l’Univers (son bouclier devant toujours être positionné entre le télescope et le Soleil, il y a un écart de température entre les deux côtés de l’observatoire). « Des caméras ne verraient rien et se briseraient à cause du froid », ajoute l’expert.
C’est ce qu’on comprend bien avec cette modélisation du JWST dans l’espace : le télescope est plongé dans l’obscurité, ce qui le rendrait difficile à filmer.
« Une caméra qui fonctionnerait à des températures cryogéniques du côté froid du pare-soleil devrait être spécialement conçue, complète la Nasa dans un thread le 6 janvier, sur le compte @NASAWebb. Les plastiques se désagrègeraient, rétréciraient et se fissureraient, et les colles ne tiendraient pas. »
On aurait pu imaginer que la Nasa travaille au développement de caméras résistantes dans ces conditions extrêmes, mais il faut rappeler que le coût du projet global s’est déjà envolé (environ 10 milliards de dollars). Par ailleurs, l’ajout d’une caméra sur le JWST ne représente a priori pas de véritable intérêt scientifique qui aurait justifié un coût supplémentaire.
La mission est déjà très ambitieuse en l’état : au total, il faut que 178 mécanismes de libération fonctionnent correctement pour mettre en service le télescope James Webb. Son bouclier doit maintenir l’observatoire dans le froid, à -223°C, afin qu’il observe dans le domaine infrarouge. Tout en voyageant vers sa localisation finale : le JWST évoluera à 1,5 million de kilomètres de la Terre, d’où il sera impossible de le réparer.
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