La pandémie de coronavirus donne lieu, cet hiver 2022, à une cinquième vague de contaminations historique. En cause, le variant Omicron, une nouvelle souche apparue fin 2021, bien plus contagieuse. Même si elle semble moins virulente, un variant dont la transmission est plus poussée pose un risque statistique très élevé pour la tension hospitalière. D’autant que le variant Delta n’a pas encore disparu (le variant Omicron représente 79 % des cas positifs en ce début janvier 2022).
Une étude publiée le 6 janvier 2022 dans la revue Environnemental Science & Technology se penche sur les risques de transmission de la maladie Covid-19, en prenant en compte les connaissances actuelles sur le virus, variants Delta et Omicron compris. Les auteurs concluent que « les épidémies de Covid-19 montrent clairement une tendance solide aux infections aérosols, ce qui permet de dresser des recommandations pour minimiser le risque de transmission ».
Cette étude contient notamment un tableau tout à fait parlant, que nous reproduisons ici en version traduite. Il représente les risques de transmission — y compris à Omicron — sur une base statistique d’une prévalence (nombre de cas en population à un instant T) de 1 % de contaminations au variant en population. A noter que le chiffre est probablement plus élevé en pratique.
Pour l’une des scientifiques à l’origine de l’étude, la déduction est claire : « éviter les salles de sport, la pratique du chant, et les boîtes de nuit bondées ». Mais ce tableau montre aussi et surtout, avec des chiffres flagrants, combien l’aération change tout, encore davantage lorsque c’est combiné au port du masque et à des contacts réduits.
La qualité de l’aération change (vraiment) tout
Si l’on prend la pire situation, c’est-à-dire un lieu nécessitant de l’exercice physique (qui génère une forte exhalation de particules infectées), l’impact de l’aération est particulièrement parlant. Dans un lieu intérieur mal aéré, le risque est supérieur à 99 % en cas de contacts prolongés et, dans ce cas, le masque ne peut pas y faire grand-chose (le risque chute à 83 % au lieu de >99 % seulement si le lieu est peu fréquenté). Il faut en effet se projeter que, dans une telle configuration sportive, l’air devient « chargé » densément des particules infectées, ce qui vient à bout des capacités de filtration d’un masque sur un temps prolongé. Les contacts courts, ajoutés aux masques, dans cette situation, font donc tomber grandement les risques (46 % si forte fréquentation, 16 % si faible fréquentation).
Mais la même situation d’exercice physique intense, dans un lieu bien aéré ou carrément en extérieur, pose des risques très réduits : par exemple, un lieu faiblement fréquenté (avec jauge donc), avec masque et des contacts courts, fait chuter les risques à 2,9 %. La différence est flagrante : rappelez-vous, la même situation sans toutes ces mesures barrières portait le risque à >99 %.
Une situation plus classique présentée dans le tableau est celle d’un lieu où les personnes présentes se contentent de parler normalement. Par exemple, cela peut concerner un open space. Une bonne aération (10 minutes par heure), le port du masque, limiter les moments partagés (contacts courts) et instaurer du télétravail régulier (faible fréquentation), pose un risque de 0,21 %. La même situation sans ces mesures pose un risque de 30 %.
Dans la plupart des configurations citées dans le tableau, la qualité de l’aération fait basculer à elle seule le pourcentage de plusieurs dizaines de pourcents. Il est donc nécessaire de garder en tête, encore et toujours, que l’aération est un geste barrière. Cela s’ajoute le modèle emmental : la superposition des mesures offre un frein solide contre la propagation du virus.
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