Le télescope James Webb, lancé le 25 décembre 2021, n’a jamais été aussi proche du but. Il progresse dans l’espace, de façon à bientôt se trouver à 1,5 million de kilomètres de notre planète. Ses principaux éléments sont désormais dépliés (les 5 couches du bouclier thermique, le miroir secondaire et le miroir primaire doré), mais il faudra encore attendre 5 mois pour que le JWST soit opérationnel. Ce n’est qu’ensuite que James Webb livrera ses premières images du ciel (pas forcément toutes époustouflantes).
Parmi les nombreuses anecdotes scientifiques au sujet de cet observatoire, l’une concerne la fine épaisseur d’or sur son grand miroir segmenté. Comme le souligne Klaus Pontoppidan, astronome au Space Telescope Science Institute et responsable scientifique du JWST, dans un thread sur Twitter le 7 janvier 2022, ce miroir « est recouvert de 48 grammes d’or le plus pur, protégé par une autre fine couche de verre ». Le fait remarquable, c’est que cet « or de Webb nous aidera à comprendre ses propres origines cosmiques ». Cet or pourrait permettre de cerner les origines de l’or.
L’or du JWST collectera la lumière émise par sa propre création
Voilà, en quelque sorte, une mise en abime scientifique plutôt poétique. En observant l’Univers dans l’infrarouge proche et moyen, James Webb sera en mesure de détecter la lumière des premières galaxies, d’étudier la naissance des étoiles et des exoplanètes. Ce faisant, il pourra nous aider à en savoir plus sur la formation de certains éléments chimiques, dont l’or fait partie.
« Pour moi, c’est une réalisation des propos de Carl Sagan, ‘Nous sommes un moyen pour l’Univers de se connaître lui-même’, poursuit Klaus Pontoppidan. L’or du JWST, façonné par les humains, recueillera la lumière émise par sa propre formation, il y a des milliards d’années. »
Le choix de couvrir les miroirs du James Webb de ce manteau d’or n’est pas anodin. Comme l’explique la Nasa, l’or permet d’améliorer la réflexion de la lumière infrarouge par le miroir — Klaus Pontoppidan précise que l’or réfléchit ce type de lumière à plus de 98 %. Ce n’est pas non plus étonnant que l’or ne soit pas utilisé pour d’autres télescopes, car il reflète mal la lumière bleue.
À l’affut d’une collision d’étoiles à neutrons
Pendant la première année des observations de James Webb, plusieurs programmes sont déjà prévus pour tenter de détecter une collision d’étoiles à neutrons — des vestiges d’étoiles massives, qui après leur explosion ne laissent qu’un astre dense composé seulement de neutrons.
Il se trouve que ces collisions seraient associés à la création d’or en grande quantité (peut-être 10 masses terrestres par collision, selon Klaus Pontoppidan). Des ondes gravitationnelles issues de telles rencontres pourraient être détectées, dans un premier temps. Il serait alors possible de prévoir, en quelques semaines, de pointer James Webb vers la source de l’événement. Et peut-être, enfin, de tenter d’établir si l’or présent dans le cosmos naît effectivement dans ce contexte.
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