Quand l’eau liquide s’est-elle échappée de la planète rouge ? Des scientifiques estiment qu’elle s’est évaporée plus tard que prévu : de l’eau était encore présente à la surface de Mars, il y a 2 milliards d’années.

Il y a à peine 2 milliards d’années, il y avait encore de l’eau à la surface de Mars. C’est en tout cas la conclusion qu’une équipe de scientifiques vient de dresser, à partir des données issues d’une sonde en orbite martienne. Leur analyse, publiée le 27 décembre 2021 dans AGU Advances, a été relayée par la Nasa le 26 janvier 2022.

D’après cette étude, l’eau aurait coulé sur la planète rouge plus longtemps qu’on le croyait, pendant un milliard d’années supplémentaires. On pense que Mars possédait autrefois des rivières et des lacs. Avec le temps, cette eau se serait évaporée dans l’espace, faisant de Mars la planète désertique que les rovers et les sondes explorent aujourd’hui. On estime généralement que cette évaporation a eu lieu il y a environ 3 milliards d’années, mais ces nouveaux travaux incitent à revoir cette hypothèse.

Mars, désertique aujourd'hui, était probablement couverte d'eau autrefois. // Source : Flickr/CC/Kevin Gill (image recadrée)
Mars, désertique aujourd’hui, était probablement couverte d’eau autrefois. // Source : Flickr/CC/Kevin Gill (image recadrée)

MRO a étudié des dépôts de sel sur Mars

Depuis son orbite autour de Mars, la sonde MRO (Mars Reconnaissance Orbiter) a pu repérer des dépôts de sel (chlorure de sodium). Ils se sont vraisemblablement formés avec l’évaporation d’eau, issue de la fonte de glace, qui coulait en surface. « Les dépôts de chlorure de sodium sur Mars sont intrigants car ils se dissolvent très facilement et enregistrent ainsi la dernière étape de la présence d’eau liquide à la surface de Mars », lit-on dans le résumé de l’étude.

Avec MRO, les chercheurs ont vu que ces dépôts de sel sont présents au-dessus de régions volcaniques jeunes, autour de terrains plus anciens. MRO a cartographié les dépôts de sel dans l’hémisphère sud de Mars, dans des terres roches en argiles et en cratères d’impact. Ces cratères ont aidé à dater le sel, car moins un terrain compte de cratères, plus il est jeune (logique, il a eu moins de temps pour recevoir des impacts). « Par conséquent, nous pensons qu’ils sont beaucoup plus jeunes que les anciens terrains sous-jacents, continuant à se former il y a seulement 2,3 milliards d’années. »

Les dépôts de sels étaient déjà connus depuis 14 ans, grâce aux observations de l’orbiteur Mars Odyssey. Mais MRO dispose d’instruments capables de voir plus précisément les caractéristiques de Mars, dont ces chlorures de sodium, ce qui a permis cette nouvelle avancée.

Forcément, cette trouvaille relance l’intérêt autour d’une possibilité de vie microbienne sur Mars : si elle a pu exister par le passé, on soupçonne que cela ait été lié à la présence d’eau — comme ce que nous connaissons sur Terre. Mais pour l’heure, aucune preuve de vie n’a été identifiée sur la planète rouge.

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