Aller sur Mars est difficile. Ramener des échantillons sur Terre l’est encore plus. C’est d’ailleurs à ce point complexe que cela n’a jamais été fait jusqu’à présent. Mais cela doit changer au cours de la décennie qui vient, grâce à la mission Mars 2020. Un rapatriement de prélèvements issus de la surface de la planète rouge doit être organisé par la Nasa.
Pour réussir ce transfert interplanétaire, l’agence spatiale américaine compte mobiliser plusieurs engins spatiaux, avec l’aide de son homologue européenne. Le but, en quelque sorte, est de se passer la précieuse cargaison d’un appareil à l’autre, jusqu’au retour sur Terre, dans une dizaine d’années. L’un d’eux, on le sait désormais, sera fabriqué par Lockheed Martin.
C’est l’agence spatiale américaine qui en a fait l’annonce, le 7 février 2022. L’entreprise, très active dans le domaine de la défense (elle fabrique notamment des avions de guerre, comme le F-22 Raptor, mais aussi des missiles), a également une forte présence dans le secteur spatial, avec son partenariat avec Boeing pour opérer des fusées, comme l’Atlas V, le Delta IV ou le Vulcan.
Une mini-fusée pour une mission d’importance
Et c’est justement pour cette dernière compétence que Lockheed Martin a été sélectionné par la Nasa : l’entreprise devra fabriquer une mini-fusée qui aura pour mission de transporter les échantillons depuis le sol martien jusqu’à une sonde qui aura été prépositionnée en orbite. Le nom de cette mini-fusée ? Le MAV, pour Mars Ascent Vehicule.
« Le retour d’un échantillon est compliqué, et le MAV doit faire face à des défis de développement complexes. Il doit être suffisamment robuste pour résister à l’environnement difficile de Mars et suffisamment adaptable pour fonctionner avec plusieurs vaisseaux spatiaux. Il doit aussi être assez petit pour tenir à l’intérieur de l’atterrisseur de récupération d’échantillons », relève la Nasa.
Le départ du MAV vers la planète rouge n’est pas prévu avant 2026. Il fera le voyage avec le SRL (Sample Retrieval Lander), qui est l’atterrisseur de récupération d’échantillon évoqué précédemment. Le SRL doit être construit par la Nasa. Il sera déployé non loin du rover Perseverance, qui aura préalablement récolté la roche et le sable martiens.
En résumé, le prélèvement doit passer entre les mains mécaniques suivantes : le rover Perseverance, qui s’occupe des opérations de récolte, puis le SRL, en vue du décollage. Ensuite, le prélèvement doit être placé dans le MAV, qui se trouve à bord du SRL. La fusée, après son départ, rejoindra un orbiteur, conçu par les Européens : l’ERO (Earth Return Orbiter).
La rencontre entre le MAV et l’ERO est envisagée pour 2028-2029, tandis que la phase de retour vers la Terre est attendue pour 2030. Le voyage interplanétaire sera long et il ne faut pas espérer récupérer les échantillons avant 2031. Mais avant cela, Lockheed Martin devra d’abord proposer un prototype fonctionnel d’un MAV, qui va devoir répondre à toutes les exigences de la Nasa.
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