Ce nouveau record de 59 mégajoules est prometteur pour le futur réacteur ITER, qui ambitionne des centaines de mégajoules.

La fusion nucléaire n’est autre que le processus qui a lieu au cœur des étoiles (la fusion des isotopes d’hydrogène, générant de l’hélium et une impulsion d’énergie). C’est pour cette raison que le procédé est surnommé « soleil artificiel ». Les records et les étapes importantes en la matière s’accumulent ces dernières années, en témoigne un réacteur qui a frôlé, en 2021, le seuil déterminant d’ignition.

C’est un nouveau record qui vient de signer le projet « JET », basé au Royaume-Uni (à Culham près d’Oxford), comme l’annonce le Max Planck Institut ce 9 février 2022. Déjà en 1997, cette centrale s’était distinguée en produisant 22 mégajoules d’énergie, soit 4,4 mégawatts, sur cinq secondes. Mais dorénavant, le record établi par cette centrale est de 59 mégajoules d’énergie pendant une phase de 5 secondes, soit un peu plus de 11 mégawatts.

À l'intérieur du réacteur à fusion nucléaire JET. // Source : UKAEA
À l’intérieur du réacteur à fusion nucléaire JET. // Source : UKAEA

Objectif 500 mégawatts

Cette puissance n’est rien par rapport à ce que pourrait potentiellement produire le futur projet baptisé ITER, en construction à Cadarache, dans le sud de la France. Ce réacteur devrait pouvoir, autour de 2035, libérer dix fois plus d’énergie que celle initialement introduite. C’est l’objectif : parvenir à libérer plus d’énergie que l’on insère de combustible. L’ambition pour ITER est que le réacteur génère 500 mégawatts d’énergie émise à partir de seulement 50 mégawatts d’énergie insérée. Pour y parvenir, il faut notamment stabiliser les réactions sur un temps long — sans cela, l’énergie ne peut être récupérée ni utilisée. Pour accomplir l’objectif, le projet ITER va notamment miser sur la fusion du tritium et du deutérium.

C’est là qu’intervient le JET. Cette installation mobilise justement du deutérium et du tritium, ce qui offre un banc d’essai très utile d’ici à ce que ITER soit utilisable. Cela permet de mieux comprendre, en amont, comment fonctionnent les réactions nucléaires de ces deux isotopes.

Battre un record à l’aide de la fusion de ces deux isotopes préfigure donc un bel avenir pour le projet ITER. « Dans les dernières expériences, nous voulions prouver que nous pouvions créer beaucoup plus d’énergie, même dans des conditions similaires à celles d’ITER », a commenté le Dr Kappatou (qui participe au réacteur JET) dans le communiqué.

À terme, si ces projets aboutissent, cela pourrait apporter une nouvelle source d’énergie « propre », car bien peu émettrice en déchets et en pollution.

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