Ça y est : James Webb nous envoie ses premières images de l’espace. L’observatoire de la Nasa est en train d’aligner lentement ses miroirs, en observant une étoile.

James Webb a vu ses premières particules de lumière et nous transmet maintenant le résultat. La Nasa a enfin mis en ligne les toutes premières images prises par son télescope spatial James Webb, dans l’après-midi du 11 février 2022. Elles sont consultables sur le blog de l’agence spatiale, consacré aux avancées du JWST.

Ces toutes premières images capturées par l’observatoire étaient très attendues. James Webb est un projet monumental, dont le lancement a été maintes fois repoussé. Il faut dire que la Nasa n’avait pas le droit à l’erreur, car après son envoi dans l’espace, il n’est plus possible de réparer le JWST. James Webb a finalement décollé le 25 décembre 2021. Depuis, il a déployé progressivement ses différentes structures (bouclier thermique, miroirs).

Webb voit sa première étoile... 18 fois. // Source : Nasa
Webb voit sa première étoile… 18 fois. // Source : Nasa

Les premières images présentées par la Nasa ne sont pas destinées à des analyses scientifiques. Pour l’instant, James Webb n’est pas encore opérationnel. Tout en continuant de se refroidir, le JWST est en train de procéder à l’alignement lent et minutieux de ses miroirs dorés. C’est indispensable pour qu’il puisse observer l’Univers dans l’infrarouge correctement. Les 18 segments du miroir primaire hexagonal doivent fonctionner comme une seule et même structure, afin que les astronomes disposent d’images exploitables.

Pour réaliser cet alignement, James Webb vise une étoile en particulier : HD 84406, à 260 années-lumière de notre planète, située dans la constellation de la Grande Ourse. Elle serait trop brillante pour en faire une cible scientifique, mais elle est idéale pour procéder aux réglages de James Webb.

En plus de présenter une image de cette étoile fixée par James Webb (que le télescope voit donc en 18 exemplaires, pour l’instant), la Nasa a fourni une autre image : un « selfie » du miroir primaire du JWST. Il n’a pas été pris depuis l’extérieur de l’observatoire, mais avec l’un des instruments de Webb : NIRCam, une caméra pour l’infrarouge proche. Elle embarque un objectif spécialement conçu pour prendre des images des segments du miroir (afin de réaliser l’alignement, cette configuration ne sera pas utilisée pendant les observations scientifiques).

Un « selfie » du miroir primaire de Webb. // Source : Nasa
Un « selfie » du miroir primaire de Webb. // Source : Nasa

L’un des segments du miroir brille davantage que les autres. C’est parce qu’il était pointé vers l’étoile brillante servant à réaliser l’alignement de James Webb. Grâce à cette image, la Nasa a pu obtenir des informations sur le déroulement du processus d’alignement.

Vous trouvez les images de James Webb floues ? C’est normal

Il n’est absolument pas surprenant que les premières vues de cet astre fournies par James Webb soient si floues. Rien à voir avec les merveilles obtenues par Hubble, mais c’est normal. Déjà, parce que le télescope James Webb n’est pas encore au summum de ses capacités. En outre, même lorsqu’il sera prêt à scruter l’Univers, James Webb n’obtiendra pas forcément des images avec une résolution spatiale supérieure à celles de Hubble.

Plusieurs astronomes ont tenu à le souligner : oui, les images de Webb s’annoncent moins impressionnantes visuellement que celles de Hubble. Mais les avancées scientifiques qu’elles devraient permettre seront essentielles. Avec le JWST, les scientifiques pourront plonger encore plus loin dans le passé de l’Univers, étudier la lumière des premières galaxies et la naissance des étoiles.

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