Quelque chose va se crasher sur la Lune début mars 2022 et ce n’est finalement pas ce qu’on croyait. L’objet avait d’abord été identifié comme un morceau d’une fusée SpaceX. Finalement, il s’avère qu’il s’agit bien d’un débris spatial, mais il n’a rien à voir avec SpaceX : c’est un étage d’une fusée chinoise, une longue Marche 3C, a repéré ScienceAlert le 14 février 2022.
Ce sont à nouveau les indications d’un astronome, Bill Gray, qui ont permis de préciser la nature de l’objet qui se dirige vers la Lune. Il supervise le « Project Pluto », servant à calculer la trajectoire d’objets dans l’espace. Dans une nouvelle publication sur son site, Bill Gray indique avoir été contacté par un membre du Jet Propulsion Laboratory de la Nasa, qui lui a fait part d’une erreur dans ses estimations.
À l’origine, Bill Gray estimait que l’objet était un lanceur Falcon 9 de SpaceX, qui avait servi à envoyer dans l’espace l’Observatoire du climat depuis l’espace lointain (DSCOVR, « Deep Space Climate Observatory »), un satellite de la Nasa fournissant des données de météorologie spatiale. Or, le JPL a fait remarquer que Bill Gray s’était peut-être trompé en considérant que, deux jours après son lancement (le 13 février 2015) cette mission et sa fusée étaient passées près de la Lune. « Ce serait un peu étrange si le deuxième étage passait juste devant la Lune, alors que DSCOVR se trouvait dans une autre partie du ciel », écrit Bill Gray.
L’astronome s’est donc mis en quête d’autres missions spatiales lancées à peu près à la même période, desquelles pourrait provenir le débris observé. « Il a donc dû être lancé peu de temps avant mars 2015, sur une orbite haute passant devant la Lune. Peu d’objets montent aussi haut ; la plupart restent relativement près de la Terre. »
Un étage de fusée qui a servi à la mission Chang’e 5-T1
L’astronome a donc considéré la mission Chang’e 5-T1, lancée le 23 octobre 2014 — elle servait de test pour valider des phases de vol de la mission de retour d’échantillons lunaires Chang’e 5. En étudiant également l’orbite du débris, Bill Gray a repéré qu’il avait survolé la Lune le 28 octobre, « un survol lunaire assez proche à peu près au bon moment » pour correspondre à cette mission. L’étude de l’orbite avant ce survol a achevé de le convaincre qu’il doit bien s’agir de cette mission. Même s’il ne peut pas s’agir de preuves définitives, l’astronome juge que c’est assez probable. « Je suis donc persuadé que l’objet sur le point de heurter la Lune le 4 mars à 12h25 UTC [ndlr : 13h25 heure de Paris] est en fait un étage de la fusée Chang’e 5-T1 », conclut-il.
L’impact de ce débris spatial ne sera pas visible en temps réel, puisque le crash devrait se produire sur la face cachée de la Lune (celle qui est toujours opposée à notre planète). Les astronomes espèrent que les satellites présents en orbite lunaire pourront au moins repérer le cratère formé par l’impact. Pour la Lune, ce ne sera pas un événement dramatique : l’astre est régulièrement heurté par des objets plus gros et plus rapides, d’où la présence de tous ces cratères à sa surface.
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