Et si le télescope spatial James Webb pouvait jouer un rôle dans la détection et la qualification d’objets interstellaires atypiques ? C’est ce qu’avance l’agence spatiale américaine, dans une publication sur son blog datée du 16 février. La Nasa suggère que son nouvel observatoire, dont la mission principale est de scruter les tréfonds de l’Univers pour mieux en comprendre l’origine et certains phénomènes spatiaux, pourrait assumer une mission supplémentaire.
Plus exactement, le rôle que pourrait jouer James Webb à l’avenir concerne une classe particulière de corps spatial : les objets interstellaires, comme le fameux Oumuamua, qui a été d’abord considéré comme une comète, puis un astéroïde avant d’être re-déplacé dans sa catégorie actuelle — l’origine d’Oumuamua a aussi eu droit à des propositions plus farfelues, qui relèvent davantage de fantasmes S-F que de démonstrations scientifiques.
Toujours est-il que l’agitation qu’a causé Oumuamua chez les astronomes, suivi de la découverte d’un second objet relativement semblable (Borissov, qui a été classé comme une comète interstellaire), ont montré une insuffisance dans la possibilité d’étudier ces corps qui proviennent d’au-delà du Système solaire. « On pense qu’il en existe beaucoup, beaucoup plus », explique la Nasa. Mais « les scientifiques n’ont eu qu’une capacité limitée à étudier ces objets une fois découverts ».
D’ailleurs, l’exercice est à ce point difficile qu’on ne connait aujourd’hui que deux objets interstellaires : Oumuamua, repéré en 2017, et Borissov, vu l’année suivante. Les deux corps sont d’ailleurs officiellement appelés 1I/Oumuamua et 2I/Borissov. Le chiffre indique l’ordre de la découverte et la lettre, « I », désigne la catégorie des objets interstellaires.
James Webb, chasseur d’objets interstellaires ?
James Webb, dont la calibration doit se poursuivre jusqu’en milieu d’année, pourrait offrir une capacité inédite pour analyser la composition chimique de ces corps et aider à déterminer leur origine spatiale, la manière dont ils se sont formés ainsi que les conditions des régions spatiales d’où ils proviennent. Ce qui permettrait par la même occasion de savoir si Oumuamua et Borissov sont plutôt uniques dans leur genre ou en fait très courants.
Il est vrai que l’on a affaire à deux profils bien différents : Borrisov est une comète, tandis qu’Oumuamua est un corps sombre — il est suggéré une comète éteinte. Or, peut-être existe-t-il d’autres structures atypiques que les astronomes n’ont pas encore décelées ; d’autres curiosités spatiales. Un travail de catalogage pourrait être facilité avec James Webb, mais aussi une estimation de leur nombre, pour déterminer si tel ou tel profil est représentatif ou non des objets interstellaires.
En particulier, James Webb pourrait servir pour déceler des corps présentant un niveau de luminosité (la magnitude) faible et, grâce à ses capacités de pointe dans l’infrarouge, le télescope spatial pourrait les étudier dans des gammes de longueurs d’onde jamais mobilisées jusqu’à présent. « Cela ouvre de nombreuses possibilités pour les différentes signatures compositionnelles qui nous intéressent », s’enthousiasme Cristina Thomas, astronome.
Pour la Nasa, c’est évident : « les possibilités de nouvelles découvertes sont donc considérables. Avec des trillions et des trillions d’objets interstellaires bourdonnant dans la galaxie, l’équipe ne sait pas ce qu’elle va trouver, mais elle sait que ce sera fascinant. »
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