La mission ExoMars 2022 faisait partie des événements incontournables à suivre cette année dans le domaine de l’odyssée spatiale. L’objectif : lâcher sur la surface martienne un rover du nom de Rosalind Franklin. Le départ était prévu en septembre 2022, après que les derniers tests aient été très concluants.
Sauf que cette mission est le fruit d’une association entre l’ESA, l’agence spatiale européenne, et Roscosmos, l’agence spatiale russe. Cette coopération est aujourd’hui mise à mal par la guerre déclenchée par la Russie contre l’Ukraine. Dans ce contexte, l’agence spatiale russe a annoncé fin février 2022 se retirer du centre spatial guyanais, où elle ne fera plus décoller ses fusées Soyouz pour l’heure.
La mission ExoMars n’est pas indépendante de ce contexte géopolitique : l’Agence spatiale européenne est une organisation internationale comprenant 22 membres étatiques. Elle a publié, le 28 février 2022, un communiqué faisant suite à une réunion d’urgence des États membres. Ce communiqué montre que le conflit Russie-Ukraine va avoir un impact important sur les activités de l’agence, dont ExoMars.
Lancement « improbable » en 2022
« Nous déplorons les pertes humaines et les conséquences tragiques de la guerre en Ukraine », indique l’ESA dans l’en-tête de son communiqué. « Nous accordons une priorité absolue à la prise de décisions appropriées, non seulement pour le bien de notre personnel impliqué dans les programmes, mais aussi dans le plein respect de nos valeurs européennes, qui ont toujours fondamentalement façonné notre approche de la coopération internationale. »
De fait, l’ESA indique appliquer « pleinement » les sanctions imposées à la Russie par les États membres, aligner ses décisions sur celles des États membres, et ce en « étroite collaboration » avec les autres partenaires tels que la Nasa. L’agence spatiale européenne précise être en train d’évaluer les conséquences que cela aura sur chaque programme mené en coopération avec Roscosmos.
Le communiqué adresse également l’impact sur le programme ExoMars, en indiquant que « les sanctions et le contexte général rendent très improbable un lancement en 2022 ». Une décision officielle sera prise prochainement, mais il faut s’attendre à ce que le lancement soit décalé de plusieurs mois — indéfiniment tant que le conflit perdure.
Quant aux fusées Soyouz, le communiqué de l’ESA suggère que d’autres services de lancement pourront prendre le relai, notamment européens, tels que les prochains lanceurs Vega-C et Ariane 6.
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