La décision est tombée dans la matinée du 3 mars 2022. L’entreprise OneWeb, qui développe une constellation de satellites pour fournir un accès à Internet et des solutions de télécommunications par l’espace (comme Starlink), suspend toutes ses opérations à Baïkonour, l’une des principales bases de lancement de la Russie pour l’espace — bien qu’elle se trouve au Kazakhstan.
« Le conseil d’administration de OneWeb a voté la suspension de tous les lancements depuis Baïkonour », lit-on sur le compte officiel de OneWeb sur Twitter. De facto, cela compromet justement un lancement qui devait avoir lieu le samedi 5 mars depuis le cosmodrome. 36 satellites OneWeb devaient être envoyés en orbite grâce au Soyouz, un lanceur russe de moyenne capacité.
OneWeb, victime indirecte des tensions en Europe
La décision prise par le conseil d’administration de OneWeb, un opérateur qui est basé au Royaume-Uni, survient dans le cadre des tensions entre l’Occident et la Russie, nées de la décision de Moscou d’envahir l’Ukraine. De nombreux pays ont pris des sanctions économiques contre la Russie pour essayer de la forcer à renoncer à son entreprise militaire.
Le Royaume-Uni participe évidemment à ces pressions économiques, ce qui a fait réagir la Russie. Moscou a fixé un ultimatum à Londres : l’agence spatiale russe — Roscosmos — ne fera pas décoller le Soyouz, sauf si le 10 Downing Street renonce à sa participation dans OneWeb. Sans surprise, le gouvernement britannique a écarté l’idée de sortir de l’opérateur satellitaire.
De fait, OneWeb devra vraisemblablement faire une croix à court et moyen terme, au moins, sur la Russie comme partenaire : l’entreprise ne devrait plus du tout avoir accès au Soyouz ni aux bases de lancement russes. Outre Baïkonour, il existe aussi le cosmodrome Vostotchny, qui lui se trouve en territoire russe, à l’extrême est, non loin de la frontière chinoise.
Depuis les débuts de OneWeb, on dénombre treize lancements, tous effectués avec une fusée Soyouz. Cinq sont partis de Baïkonour et six de Vostotchny. Et les deux autres ? Du centre spatial guyanais, en France. Mais si OneWeb peut toujours avoir accès à la base spatiale européenne, il n’y a plus de Soyouz disponible sur place. La Russie a tout arrêté.
Toute la question est de savoir qui pourra prendre la suite du Soyouz pour envoyer les satellites de la compagnie britannique. Il y a de nombreux opérateurs qui sont disponibles (SpaceX, Arianespace, United Launch Alliance, pour citer les trois plus significatifs). Quant aux aires de lancement, il y a aussi de quoi faire. Il reste juste à voir quel pourrait être le lanceur de repli.
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