Une éruption émise par le Soleil le 10 mars 2022 arrive dans les environs terrestres. Ce type d’événement est assez habituel, même s’il peut entrainer quelques perturbations.

Un orage magnétique arrive dans les environs terrestres. L’événement, anticipé par l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA, États-Unis) et le Met Office (service météorologique britannique), est annoncé pour ce lundi 14 mars 2022, a repéré ScienceAlert.

« Une éjection de masse coronale est arrivée le 13, avec des tempêtes géomagnétiques G1/mineur attendues tôt le jour 1 (le 14) avec une possibilité de tempête G2/modéré », lit-on sur le site du service national britannique. Les éjections de masse coronale (CME, pour « coronal mass ejection ») sont produites par le Soleil, l’étoile du système solaire. L’observatoire de Paris les décrit comme « des sortes de nuages magnétisés qui se propagent dans le milieu interplanétaire à des vitesses allant jusqu’à 2 000 km/s ». Lorsque cette matière est éjectée de la surface du Soleil vers la Terre, cela peut entraîner une tempête magnétique.

Une éruption repérée par Solar Orbiter

La NOAA précise que l’éjection de masse coronale à l’origine de cette tempête date du 10 mars. L’événement a pu être détecté par la sonde Solar Orbiter, qui se trouvait alors à mi-chemin entre le Soleil et notre planète.

Le passage de cet orage devrait être à l’origine d’aurores boréales. Le schéma suivant, diffusé par la NOAA, montre que l’aurore devrait prendre une ampleur maximale dans le zone située entre les courbes verte et jaune.

Tempête géomagnétique des 14 et 15 mars 2022. // Source : NOAA
Tempête géomagnétique des 14 et 15 mars 2022. // Source : NOAA

Cet orage magnétique est-il dangereux ?

Faut-il s’inquiéter ? Comme le confirme le médiateur scientifique Pierre Henriquet sur Twitter, ce type d’éruption est en fait assez habituel. Cela peut néanmoins entrainer « quelques perturbations radio et pannes éventuelles de satellites ». Les éléments électroniques des satellites situés en orbite sont généralement protégés avant de les envoyer dans l’espace, pour faire face à ces situations. Il est aussi possible d’« éteindre préventivement certains systèmes sensibles », lorsque l’événement survient, ajoute l’expert.

La NOAA a créé une échelle pour renseigner sur les effets possibles des tempêtes géomagnétiques :

  • Le niveau G2, dit modéré, correspond à l’événement de ce 14 mars. Ces événements peuvent provoquer des problèmes de tension dans les systèmes d’alimentation situés à de hautes latitudes. Concernant les engins spatiaux, « des actions correctives » peuvent être requises. Ce type d’orage survient environ 600 fois par cycle solaire (un cycle solaire dure 11 ans).
  • Le niveau G1, dit mineur, correspondant à l’événement annoncé le 15 mars, implique que « de faibles fluctuations du réseau électrique » peuvent survenir. Il peut aussi y avoir un « impact mineur sur les opérations des satellites ». Ce type d’orage survient environ 1 700 fois par cycle solaire.

Le niveau le plus extrême est le G5, qui survient environ 4 fois par cycle solaire. De tels événements sont susceptibles d’entrainer des pannes d’électricité, et des problèmes d’orientation ou de liaison avec les satellites.

Actuellement, le Soleil semble un peu plus actif. Ce n’est pas un hasard : nous nous rapprochons peu à peu du prochain maximum solaire, prévu en juillet 2025 (le dernier minimum solaire a eu lieu en décembre 2019). Cela devrait s’accompagner d’une hausse progressive du nombre d’éjections de masse coronale enregistrées, même s’il faut garder à l’esprit qu’il est assez délicat de prédire le degré d’activité future du Soleil.

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