Le printemps est là. L’ambiance météorologique de cette fin mars 2022 ne permet d’ailleurs pas d’en douter. La température maximale a dépassé la barre des 20°C en France le 27 mars, atteignant 24°C dans certains endroits.
« C’était le premier jour de l’année avec indicateur de température maximale agrégée supérieure à 20°C, avec 13 jours d’avance sur la médiane des 75 dernières années », commentait Gaétan Heymes, ingénieur prévisionniste et nivologue chez Météo France, sur Twitter. Mais il ne faut pas ranger son manteau et ses gants au fond du placard tout de suite : le froid revient.
« Le mercure va drastiquement chuter à partir de la mi-semaine. On peut perdre une quinzaine de degrés entre lundi et vendredi par endroits », prévient Météo France dans un communiqué publié le 28 mars. Dans un tweet, le service précise qu’« en seulement 4 jours, les températures maximales vont chuter en moyenne de 12°C, passant de 21°C en moyenne sur la France ce 28 mars (digne d’une fin mai) à 9°C le 1er avril (digne d’une mi-février) ».
Le froid au début du printemps est-il si surprenant ?
Cet épisode de froid n’est pas si surprenant. Météo France juge même ce rythme classique lors d’une saison comme le printemps. Les changements sont fréquents et annoncent « en quelque sorte l’été avec une masse d’air qui se réchauffe progressivement ». Sur Twitter, l’ingénieur prévisionniste de Météo France Alexandre Flouttard confirme que le printemps est une « saison de contrastes ».
Le service de météorologie souligne également que ce genre d’épisode s’est déjà produit, notamment en 2021. « De nombreux records de chaleur mensuels avaient été battus en fin mars 2021 et des valeurs inédites de froid avaient été enregistrées en début avril 2021. »
Néanmoins, l’épisode prévu en 2022 pour fin mars et début avril devrait être moins intense que celui de l’année passée, même si des gelées et des chutes de neige à basse altitude ne sont pas exclues sur la France.
Comment expliquer le froid ?
La chute des températures s’explique par des flux méridiens (parallèles à un méridien, une ligne imaginaire passant par les pôles terrestres), favorisant les trajectoires de masses d’air sur un axe nord-sud, qui peuvent contribuer à des variations brusques de températures. Ainsi, en 2008, on avait pu avoir 3 centimètres de neige à Paris dans la nuit du 6 au 7 avril.
Cette fin mars, c’est « l’arrivée d’un bloc froid d’altitude depuis l’Arctique » qui est la cause de la chute des températures, précise Gaétan Heymes. Alexandre Flouttard emploie de son côté le terme de thalweg, c’est-à-dire un creux barométrique, une zone où la pression atmosphérique est plus basse que les environs. Ce creux, associé à l’air froid, se dirige vers la France et une partie de l’Europe.
Comment va venir le froid en France ?
Concrètement, comment va s’installer le froid en France cette semaine ? Cela sera progressif, indique Météo France, et commence ce mardi 29 mars 2022 par l’arrivée d’une première perturbation. « Ses nombreux nuages ainsi que ses pluies vont d’abord permettre aux minimales d’être en hausse mais les maximales vont amorcer leur chute », indique l’établissement. Malgré cette perturbation, les températures doivent encore rester assez élevées pour une fin mars.
C’est après le passage de cette perturbation qu’est prévue l’arrivée d’air polaire le mercredi 30 mars, par le nord-ouest. « Les minimales seront encore loin des gelées mais la douceur des maximales se termine avec des valeurs plus proches des normales de saison », complète Météo France. Jeudi 31 avril, la masse d’air froid doit s’installer et les températures continuer à chuter. « Dans la nuit de jeudi à vendredi, des giboulées ainsi que des chutes de neige en plaine sont possibles sur les départements côtiers de la Manche. Tout ceci reste à préciser », ajoute le service de météorologie.
Cet enchainement d’événements rend possible l’arrivée de gelées vendredi 1er avril le matin, dans la moitié nord, puis jusque dans le sud-ouest au cours du week-end des 2 et 3 avril.
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