Le rapport du GIEC, qui fait autorité sur l’état du bouleversement climatique, n’est pas réputé pour être optimiste. Et en effet, le constat présenté dans le 6e rapport, dont le dernier volet a été publié le 4 avril 2022, s’avère plutôt alarmant. L’humanité doit agir vite et amplement pour stopper les émissions de gaz à effet de serre : la fenêtre de tir, avant le point de non-retour est d’à peine quelques années.
Malgré tout, le GIEC n’est ni optimiste ni pessimiste : il dresse des observations concrètes à partir de l’analyse de toutes les connaissances scientifiques. Cela signifie aussi que les solutions sont en toile de fond de chaque volet. Le dernier en date ne fait pas exception. Bien au contraire : « Nous disposons des outils et du savoir-faire nécessaires pour limiter le réchauffement », affirmait par communiqué le président du groupe, Hoesung Lee, qui osait d’ailleurs le mot « optimiste ».
Au sein du rapport lui-même, on trouve différentes pistes clés qui peuvent permettre de sortir des hautes émissions carbone et atteindre les objectifs : un pic maximal en 2025 puis une réduction de 40 % de toutes les émissions d’ici 2030. Le rapport met en avant des voies très concrètes dans chaque secteur de la société.
Ce graphique montre toutes les options existantes pour un futur vivable
Le graphique ci-dessous, issu du rapport, présente des options viables qui permettent de contribuer à une réduction « substantielle » des émissions de gaz à effet de serre. L’échelle de valeurs correspond au potentiel de réduction des émissions carbone (longueur de la ligne), et au coût financier des mesures liées (du plus froid au plus chaud).
Voici la liste des options citées sur le graphique :
- Énergie : énergie éolienne, énergie solaire, bioélectricité, hydroélectricité, énergie géothermique, énergie nucléaire, capture et stockage du carbone, bioélectricité avec CSC, réduction des émissions de CH4 (méthane) provenant des mines de charbon, réduction des émissions de CH4 provenant du pétrole et du gaz.
- Agriculture & alimentation (AFOLU) : piégeage du carbone dans l’agriculture ; réduction des émissions de CH4 et de CO2 dans l’agriculture ; réduction de la conversion des forêts et des autres écosystèmes ; restauration des écosystèmes, boisement et reboisement ; amélioration de la gestion durable des forêts ; réduction des pertes et du gaspillage alimentaires ; passage à des régimes alimentaires sains ainsi qu’équilibrés et durables.
- Bâtiments : éviter la demande de services énergétiques ; éclairages, appareils et équipements efficaces ; nouveaux bâtiments à haute performance énergétique ; production et utilisation de sources d’énergie renouvelables sur place ; amélioration du parc immobilier existant ; utilisation accrue des produits du bois.
- Transports : véhicules légers économes en carburant ; véhicules légers électriques ; transition pour les transports publics ; transition pour les vélos et vélos électriques ; véhicules lourds économes en carburant ; véhicules lourds électriques ; transport maritime – efficacité et optimisation ; aviation – efficacité énergétique ; biocarburants.
- Industrie : efficacité énergétique ; efficacité des matériaux ; amélioration du recyclage ; changement de combustibles (vers l’électricité, le gaz naturel, la bioénergie, l’hydrogène) ; décarbonisation des matières premières et modification des processus ; captage et utilisation du carbone ; remplacement des matériaux cimentaires ; réduction des émissions autres que le CO2.
- Autre : réduire les émissions de gaz fluorés ; réduire les émissions de méthane provenant des déchets solides ; réduire les émissions de méthane provenant des eaux usées.
Les options qui réduisent le plus les gaz à effet de serre
Dans le domaine de l’énergie, on peut relever que les options les plus significatives pour contribuer à la réduction des gaz à effet de serre sont l’énergie solaire et l’énergie éolienne. À noter, la présence du nucléaire qui est souvent citée comme source de transition au sein d’un mix énergétique avec le renouvelable. On constate par ailleurs que la plupart des mesures liées à l’alimentation et agriculture ont également un impact important.
Dans le domaine de l’industrie, on observe que l’une des options les plus significatives est à trouver dans la transition de combustibles — passer des combustibles fossiles, très polluants, à des sources renouvelables. Les nouveaux bâtiments à haute performance énergétique semblent également représenter une contribution importante à la réduction des gaz à effet de serre.
Mais il serait une erreur d’interprétation que de piocher telle ou telle mesure. Le rapport du GIEC insiste sur l’importance d’agir dès maintenant et amplement, cela signifie que, pour atteindre les objectifs, c’est bel et bien une combinaison accrue d’options qui est nécessaire.
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